Le Conseil constitutionnel doit prendre une décision très attendue d’ici à quelques jours. Il doit statuer sur la requête déposée par le candidat de la Coalition Justice et Égalité, Dr Masra Succès, qui l’a saisi pour contester la victoire du Président de transition, Mahamat Idriss Déby, et demander l’annulation du scrutin.
Le compte à rebours est lancé. Alors que la bataille juridique au Conseil constitutionnel, présidé par Jean-Bernard Padaré va commencer, chaque camp accuse l’autre de fraude et falsification des résultats. Des éléments sur des supposées fraudes dans diverses localités ont été documentés et transmis dans une clé USB au Président du Conseil constitutionnel. La confrontation des Procès-verbaux sera cruciale sachant que l’opposition ne fait aucunement confiance à l’Agence Nationale de Gestion des Élections (ANGE).
Pour la société civile et les Partis de l’opposition, l’attelage MPS-président de transition s’est donc taillé la part du lion en s’octroyant la possibilité d’une mainmise totale sur les élections, aussi bien en amont qu’en aval. Pour d’autres camps, ces faits portent ombrage, et ce, également dans l’arbitrage des contentieux qui pourraient en résulter. Leur capacité à organiser et arbitrer de manière indépendante et impartiale est cruciale pour leur crédibilité et, au-delà, pour la paix et la stabilité du pays.
Pour les militants et sympathisants de la Coalition Justice et Égalité, la confiance reste toujours, car, pour eux, les preuves fournies par leur candidat sont tangibles. Les autres candidats à cette élection n’ont pas saisi le Conseil. Plusieurs opposants ont mis en avant le manque de confiance envers l’institution judiciaire qu’ils estiment, de par sa composition, partiale. Néanmoins, ils réclament, eux aussi, l’annulation de tout le scrutin.
Les jours à venir seront décisifs et la déclaration finale des résultats par le Conseil constitutionnel marquera la fin de l’élection présidentielle.