À deux mois des élections, le climat politique a été secoué par la publication de la liste des candidats à la présidentielle retenus par le Conseil constitutionnel. Plusieurs figures de l’opposition ont été écartées, suscitant chez plus d’un l’impatience et la soif de réponses.
« Une succession dynastique se profile à l’horizon ». D’aucuns craignent un conflit post-électoral tandis que l’opposition accuse l’actuel Président de Transition, candidat à sa propre succession, de manipuler le Conseil constitutionnel afin de garantir sa victoire. Pour d’autres citoyens, le Président de Transition, Mahamat Idriss Deby Itno, est sur les traces de son père, arrivé au pouvoir par les armes en 1990, renversant Hissein Habré avec le soutien de la France.
Cette liste des candidats retenus laisse l’opposition et la société civile sur leurs gardes. Pour Djimet Clément Bagaou, opposant qui a vu sa candidature rejetée, il s’agit d’une sélection d’accompagnateurs à l’élection présidentielle au détriment de la vraie démocratie. « C’est un mirage au sein de la population et pour nous, l’opposition, le Conseil constitutionnel vient d’enterrer définitivement le petit espoir de la démocratie au Tchad », affirme-t-il.
Par ailleurs, les candidats non retenus promettent d’entrer en conclave afin d’adopter une stratégie de boycott massif. Le Conseil constitutionnel, quant à lui, justifie l’invalidité des candidatures par une faute d’harmonisation d’état civil, d’autres disposent de plusieurs nationalités, selon les articles 148 et 156 de la Constitution.
Rappelons que le premier tour de la présidentielle verra s’affronter dix candidats dont les deux têtes de l’exécutif, à savoir, l’actuel Président de Transition, Mahamat Idriss Deby, et son Premier Ministre, Succès Masra.