Le ministre des Affaires étrangères et président du comité de négociation avec les politico-militaires, M. Chérif Mahamat Zène regrette la décision du Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR) de suspendre sa participation au pré-dialogue de Doha (Qatar). Le ministre Chérif Mahamat Zène trouve tôt de tirer des conclusions du processus avant même d’avoir une synthèse du médiateur. « Le pré-dialogue va suivre son cours et les portes restent ouvertes à tous et à tout moment », indique-t-il.
Le jeudi 31 mars dernier, le président du CCMSR, Rachid Mahamat Tahir Daleh annonce la décision de la suspension de la participation de son mouvement au pré-dialogue, après concertation avec tous les membres des organes du haut commandement du mouvement. « Cette lourde décision a été prise afin d’éviter de donner le sceau d’approbation au dialogue national avec une junte militaire au pouvoir qui parallèlement entreprend des actions, qui laissent présager un agenda caché, animé des mauvaises intentions », indique-t-il.
Le CCMSR avance entre autres arguments l’invitation de groupes de faux-opposants fictifs, l’absence d’agenda pour le dialogue préliminaire, la violation de la trêve durant la période de pourparlers de paix et le refus « de la junte militaire de clarifier sa position en esquivant la question essentielle sur la non-participation de certaines personnes aux premières élections après la transition ».
Sur la base de tous ces points, le Conseil du Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR) motive sa suspension sa participation au dialogue préparatoire et demande des éclaircissements ainsi que des garantis de ses partenaires de confiance notamment les médiateurs qataris, l’UA et l’ONU avant de décider de reprendre le pré dialogue ou, au contraire, se retirer définitivement. « A compter de la date de cette décision, nous tenons pour responsable le conseil militaire au pouvoir de la situation actuelle et les conséquences qui en découleront, résultant de leur manque de sérieux et de leur mépris du sort de la nation », relève le CCMSR.