Depuis l’annonce des élections locales, les « anciens alliés du MPS » dans la fameuse Coalition pour un Tchad Uni, se montrent frustrés et accusent le MPS d’abandon. Est-ce que le MPS a tourné le dos à ses alliés d’hier ? Le lundi 21 octobre 2024, lors d’une concertation organisée entre le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) et ses alliés, le Secrétaire Général dudit parti semble trancher.
Si la situation est très loin de ressembler à celle de la haute trahison qu’a connu Hoederer dans Les Mains sales de Jean-Paul Sartre, elle semble mettre certains alliés du MPS dans tous leurs états. Et, elle donne tout son sens à la politique. L’allié peut être opposant à tout moment, surtout dès lors que les intérêts rentrent en jeu et qu’un camp n’a plus besoin de l’autre. C’est ce qui est arrivé aux alliés d’hier du MPS.
Pas de Coalition pour un Tchad Uni aux élections régionales, communales et sénatoriales, pourrait-on en déduire de la réponse dudit parti. Le secrétaire Général du MPS, Mahamat Zen Bada, semble dire « Chacun pour soi, le Tchad pour tous », pour paraphraser un célèbre dicton. Ses propos, lors de la concertation sur les préparatifs des élections législatives, provinciales et communales du 29 décembre 2024, sont clairs.
« On ne crée pas un parti pour être un allié. C’est ça qui est honteux. Le fait de s’accrocher à l’alliance avec un parti politique est honteux », a indiqué le SG du MPS. Il s’agit d’une réponse donnée à un parti allié du MPS qui accuse ce dernier de les avoir abandonnés. Ainsi, les autres partis de la Coalition pour un Tchad Uni se retrouvent dans un champ de blé qui ne donne aucune graine après une rude semence et un arrosage fabuleux. La frustration est de taille, car le MPS ira seul aux élections locales et semble convoiter le plus de sièges pour asseoir définitivement sa suprématie et son caractère individuel sur la scène politique.
Ainsi, les amis d’hier, ceux avec qui les uns et les autres avaient créé une longue file pour atteindre les hautes sphères de l’Etat, doivent se mettre de l’autre côté et convoiter un même gibier. Les alliés qui, avec beaucoup d’enthousiasme et de frottements des mains ont reconduit le MPS à la place qu’il a occupée de 1990 à 2024, doivent se rendre aux urnes contre le MPS. Et que le fort ou du moins le meilleur, le choisi par le peuple tchadien, gagne. Surtout que Les Transformateurs, un parti qui, à l’exemple de la posture de l’UNDR entre 1996 et 2021, se positionne comme la seule force politique en face du MPS, ne souhaite pas y participer et « cautionner des élections dont les résultats sont déjà dans les ordinateurs », en décembre prochain.