Il y a quelques jours, les premières conséquences du retard de ravitaillement d’hydrocarbures dans les stations-services ont refait surface. La grande majorité de la population peine à s’approvisionner en carburant. Entre difficulté et surenchère des moyens de transports publics, la population se trouve au bord du gouffre.
Il est 7 h passées de quelques minutes. C’est une foule immense de motos et de voitures qui s’entremêlent. Ça crie de partout, ça parle de tous les côtés. Ici, les nerfs sont tendus en cette matinée de chaleur de mars.
Une seule station-service était, ce lundi 6 mars 2023, la dernière à disposer encore d’un peu de réserve du précieux et très couru carburant, à Gassi, dans le 7e arrondissement de N’Djamena. Sous un chaud soleil, une file de voitures et de motos fait la queue afin de s’approvisionner. Mais, il faut un véritable combat pour se frayer un passage et accéder à la pompe, face à ces files sauvages qui se sont formées. En conséquence, la route qui jouxte la station est bloquée et la circulation est devenue dense. Pour les automobilistes qui espèrent passer ce labyrinthe, impossible de bouger. Sur place, les motocyclistes ont envahi la station, ne donnant pas la chance aux automobilistes de se frayer un chemin.
C’est à l’aube que certains motocyclistes ont pris d’assaut les stations-services empêchant ainsi les pompistes de travailler. Cependant, aucun de ces derniers ne veut se prononcer sur le sujet. C’est une pénurie généralisée. Ne disposant plus d’une seule goutte d’essence, Youssouf tient à rester pour attendre que les pompistes veuillent lui en vendre. Il n’était pas au courant de la pénurie. « Je n’ai pas d’essence, je suis venu dans l’optique de faire le plein mais à mon arrivée, j’ai trouvé une foule de personnes venues pour les mêmes raisons que moi et c’est ainsi que j’ai appris la nouvelle de la pénurie. C’est triste pour un pays pétrolier », se lamente-t-il.
Un peu plus tard, un pompiste se décide de ravitailler les clients. Ces derniers, tous sur leurs motos, tiennent chacun des bouteilles vides de 5 à 10 litres prêtes à être remplies. Après plus de 2 heures d’attente, Certaines personnes réussissent à s’approvisionner. Malgré cela, ils n’ont pas cessé de rouspéter. « On a passé deux heures à la station mais le stock est fini. Cette situation ne nous arrange pas avec toutes les courses qu’on a », s’indigne l’un d’eux.
Rappelons que pendant que cette carence fait peur aux consommateurs, ni le syndicat des hydrocarbures, ni l’association pour la défense des droits des consommateurs, ne s’est encore prononcé sur le sujet.