L’artiste Téra Todjirom Mbayaye alias Papa Téra, l’une des références musicales tchadiennes, a tiré sa révérence dans la soirée de dimanche 13 février 2022, à Bodo, dans la province du Logone occidental, de suite de maladies. La triste nouvelle a plongé le milieu culturel et les hommes de médias dans le désarroi. Tous ont tenu à lui rendre un hommage sur les réseaux sociaux. L’on informe qu’un concert d’adieu sera organisé dans les prochains jours afin d’honorer l’artiste disparu. L’auteur des chansons « Mounita » et surtout « Argué ma Sémé » reste l’un des rares artistes polyvalents. Papa Téra, âgé d’une soixantaine d’années, allie bien la musique, le théâtre et le conte. Grâce à son talent artistique hors pair, il a commencé à se faire un nom en parcourant les villages de Bodo avant de conquérir les grandes villes telles Doba et N’Djaména. Même le groupe « Choc » de l’Union Nationale pour l’Indépendance et la Révolution (UNIR), l’ex-parti unique dirigé par Hisseine Habré, tombe sous son charme. Il devient son animateur musical vedette. A 60 ans Papa Téra sort un album grâce entre autres à la maison de productions Ikun Kultur (Sultan Guy), le studio Hadre Dounia (Jean Kevin). Habitué du festival NdjamVi, l’artiste donne également un concert de restitution en novembre 2005 à l’Alliance franco-camerounaise de Garoua, dans le cadre du projet « Voix du Sahel ». S’en est suivi un autre au Centre Culturel de Niamey. Il assiste par la suite à une résidence de création « Toile de Vie » initiée par le FIADPUB. Papa Téra enchaîne une formation musicale avec Michel Lopotau en 2002.
Papa Téra, c’est aussi l’artisan qui réalise des produits artisanaux (chaises et tables en bambous). Il revend ses œuvres à ceux qui le sollicitent. Dans les dernières années de sa vie, le musicien s’est converti à l’agriculture. Il se rend chaque semaine dans son champ à une quarantaine de kilomètres de la capitale pour labourer la terre. « La terre ne ment pas », disait-il.
Papa Téra « l’ami des journalistes » tenait régulièrement des rubriques dans les journaux Le Pays et Abba Garde. Il donne également des cours dans les établissements secondaires et supérieurs tels que le lycée Bourgeon et l’institut la Francophonie.