La photographe Marie-Laure Decker est décédée la semaine dernière en France. Une journaliste qui a plus ou moins consacré sa carrière au service des oubliés tchadiens du nord au sud pour faire voir le Tchad pour paraphraser un de ses titres.
Marie-Laure Decker n’est plus. Elles est morte à l’âge de 75 ans. La nouvelle est tombée le 15 juillet 2023. Elle est partie sans avoir à refouler une dernière, comme l’avait-elle souhaitée, le sol tchadien. Le Tchad ce pays auquel elle a eu un amour inestimable.
Mannequin d’abord, Marie-Laure fait ses premiers dans le photojournalisme lors de la guerre du Vietnam. Nous sommes en 1970. Après, elle débarque en Afrique du Sud vers 1990 et rencontre Nelson Mandela deux ans après. Entre temps, l’apartheid bat son plein et Decker a essayé d’immortaliser cette ségrégation raciale.

Immortaliser, c’est l’adjectif qu’il faut pour qualifier la carrière de cette native de Bone en Algérie devenue aujourd’hui Annaba. Mais singulièrement immortaliser les tchadiens. D’abord au nord du pays à un temps où le Frolinat tente de défier le régime de Tombalbaye et que ce dernier, aidé par l’aviation française, bombarde les palmeraies, principales sources de revenues de ces populations. Avec sa Leica, on retrouve encore ses photos avec ces rebelles, dans d’autres on la voit elle-même poster avec ces révolutionnaires. Au Tchad, Decker sillonne aussi le sud à la rencontre peuls notamment, ces tribus qui, selon elle, sont en voie de disparition.
Son amour pour le Tchad n’a point d’égal que la contribution pour faire connaitre ce peuple au monde entier. C’est pourquoi les tchadiens l’appellent affectueusement Marie-Laure de cœur comme pour témoigner en retour leur amour. Après l’annonce de sa mort, les réactions fussent de partout. Moussa Faki Mahamat, l’ancien ministre des affaires étrangères lui a rendu un hommage en soulignant qu’elle fut une « grande photojournaliste, qui par ses images, a immortalisé une partie de l’histoire du Tchad ».