Le niveau du fleuve Chari augmente de jour en jour en cette période de crue. De son côté, le gouvernement se veut rassurant quant aux aménagements effectués.
Les météorologues avaient prédit les risques d’inondation encore cette année au Tchad. Avec la montée des eaux du Chari, il y a de quoi avoir peur. Les images qui circulent sur les réseaux sociaux le montrent clairement. Pas étonnant en ce mois d’octobre où ce fleuve a l’habitude de connaître sa crue. Celle-ci est habituellement causée par le débordement des eaux au niveau de l’Oubangui Chari et commence le plus souvent à partir de septembre. Cependant, les populations riveraines craignent que l’eau puisse déborder et créer des inondations encore cette année.
Pour rappel, ces inondations ont causé des dégâts matériels énormes et ont fait des centaines de sans-abris dans la ville de N’Djaména et dans d’autres provinces. Cette année, il y a de quoi avoir peur puisque, les aménagements effectués par les autorités pour limiter les dégâts ont commencé par se détériorer. « Si l’eau atteint un certain niveau, elle risque de nous envahir. Certains tronçons de la digue ont été érodés par l’eau dans notre quartier », témoigne un habitant de quartier Walia dans la commune du 9ᵉ arrondissement de N’Djaména. Pour le maire de cette commune, il y a plus de peur que de mal. D’après lui, ce n’est pas aussi grave comme le prétendent certains internautes. Selon lui, il n’y a pas lieu de s’inquiéter encore.
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Cependant, le ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Habitat et de l’Urbanisme, Mahamat Assileck Halata qui s’est livré au N’Djam Post lors d’une interview, se veut rassurant quant aux risques d’inondation. Selon lui, les digues qui ont été construites à Walia et à Toukra pourront faire l’affaire. « Le niveau d’eau l’année dernière était à 2 mètres 16. C’est le point le plus culminant. La digue est construite à 3 mètres, 2 mètres 50 par endroit, 3 mètres au point où l’eau monte. De ce côté, on est à l’abri. Vous avez parlé des matériaux, la digue est faite exactement de 6 mètres d’épaisseur. C’est penser à ne pas avoir l’expérience de l’année dernière où avec une main humaine, on casse la digue pour que l’eau envahisse tout le monde », a-t-il souligné.
D’après le ministre Mahamat Assileck Halata, les images qui avaient circulé sur les réseaux sociaux concernant une partie du tronçon dont les travaux ont commencé et que la pluie est venue dégrader. Pour lui, on ne peut que juger ces travaux à la fin. « On s’attèle à juger quelque chose qui n’est pas fini. Quand tout sera parfait, quand on va habiller la digue, venez voir et dites-nous ce qui n’est pas normal. C’est de cette façon qu’on va y arriver. Si c’est fini, je suis d’accord qu’on critique. Les experts connaissent ce qu’ils font. On attend donc la réception », a-t-il souligné.