À Moundou, une vingtaine d’élèves des établissements publics et privés ont participé le jeudi 8 août 2024, à une formation sur les techniques de plantation d’arbres. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Projet de Développement pour la Compétence et l’Employabilité des Jeunes (PDCEJ), un programme ambitieux financé par la Banque mondiale à hauteur de 50 millions de dollars. Le projet vise à améliorer l’accès à la formation des jeunes, en renforçant notamment l’enseignement technique et professionnel dans le domaine environnemental.
Organisée au lycée de Djarabé, la formation a été marquée par l’intervention de plusieurs acteurs clés de la région. Mbaïdeyo Ngonnesara Pascal, coordinateur de l’Observatoire Vert, a souligné la gravité du phénomène de la désertification dans la province du Logone Occidental, rappelant que la forêt communale de Moundou, autrefois poumon vert de la région, est aujourd’hui menacée de disparition. Il a appelé à une action concertée des acteurs de l’environnement et des communautés locales pour inverser cette tendance.
« Depuis plus de dix ans, la forêt de Moundou subit une pression démographique accrue, exacerbée par des pratiques agricoles non durables », a-t-il déploré. Cette situation touche particulièrement les départements de Ngourkosso, Guéni, et une partie de Lac-Wey, où les terres arables se raréfient sous l’effet de la déforestation.
L’inspecteur départemental de l’Éducation nationale par intérim, Tédébaye Indaïmbang, a également pris la parole pour encourager les populations locales à adopter des comportements plus responsables face aux enjeux environnementaux. « Les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles au Tchad, et il est impératif que toutes les couches sociales, en particulier les jeunes, prennent conscience de l’importance de protéger notre environnement », a-t-il exhorté.
De son côté, Outman Choumi, délégué de l’environnement du Logone Occidental, a insisté sur l’importance cruciale de l’éducation environnementale. « La protection de l’environnement n’est plus un luxe, mais une nécessité vitale pour notre avenir commun », a-t-il déclaré aux élèves présents.
Le PDCEJ, dont la durée est de cinq ans, se concentre particulièrement sur la sensibilisation des jeunes à la reforestation et à la préservation des écosystèmes locaux. Bichara Moussa, expert en sauvegarde environnementale et chef de mission du projet, a précisé que ce programme cible les jeunes de 15 à 39 ans, qu’ils soient scolarisés ou non, vivant en milieu urbain ou rural. « Notre objectif est de renforcer les compétences des jeunes dans des secteurs clés comme l’environnement, afin qu’ils puissent non seulement trouver un emploi, mais aussi contribuer activement à la préservation de notre planète », a-t-il expliqué.
À travers cette formation, les élèves de Moundou ont acquis des compétences pratiques en plantation d’arbres, contribuant ainsi à la lutte contre la désertification et à la protection de leur environnement. Une initiative qui, espérons-le, portera ses fruits à long terme, non seulement pour les participants, mais aussi pour l’ensemble de la communauté.