La mission multidimensionnelle Intégrée des Nations unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) reprend à partir de ce vendredi 20 janvier 2022 ses opérations aériennes, suspendues depuis la semaine passée, à l’exception des évacuations médicales. La Minusma informe que cette suspension fait suite à une réorganisation par les autorités maliennes du processus d’approbation des vols au-dessus du territoire en conflit.
Cette suspension des opérations aériennes de la Minusma, qui effectue constamment des vols entre la sous-région et le Mali, intervient dans un contexte de bras de fer diplomatique entre la junte au pouvoir, d’une part, l’organisation des États ouest-africains (Cédéao) et une partie de la communauté internationale, d’autre part. La Cédéao a décidé le 9 janvier dernier de la fermeture de ses frontières avec le Mali pour sanctionner l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années. En retour, la junte a pris une mesure identique avec les États de la Cédéao. « Il se pose depuis la question de la liberté de mouvement des appareils, non seulement civils mais aussi militaires, entrant ou sortant de l’espace aérien en provenance ou vers les États ouest-africains. Le problème concerne non seulement la Minusma, mais aussi la France, engagée militairement au Sahel », relève un expert.
Pour sa part, l’armée allemande informe que ce 20 janvier, un de ses Airbus A400M, à destination du Niger avec environ 80 militaires à bord, s’est vu refuser le survol du territoire malien.
La force de l’ONU utilise ses moyens aériens pour ses opérations de transport de troupes, de personnel, de matériel et de sécurisation au sol. Mais, elle les mobilise aussi en faveur des partenaires maliens. Dans une lettre envoyée au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU indique que la Minusma a évacué près de 200 soldats maliens en 2021.