Les Nations-Unies ont exprimé leur inquiétude sur le sort d’un millier de réfugiés soudanais qui ont fui début mai le camp d’Awlala, en Amhara, une région troublée du nord de l’Éthiopie, après une série d’attaques.
Ces réfugiés ont fui ce camp le 1ᵉʳ mai après avoir été victimes de vols à main armée, de fusillades et d’enlèvements présumés. Depuis, ils vivent sur le bord de la route à environ 1,5 km de là, et certains d’entre eux ont entamé une grève de la faim, a affirmé mardi l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR). « Nous sommes inquiets par le fait qu’ils (restent) le long de la route, vivent dans des conditions insalubres, et aient pour certains initié une grève de la faim », écrit dans un communiqué le HCR, qui dit redouter que tous ces facteurs « n’augmentent leur vulnérabilité ».
Le camp d’Awlala est situé à environ 70 km du poste-frontière de Metema au Soudan, pays qui est en proie depuis un an à une guerre entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo. « La sécurité sur le terrain reste un défi profond, pour nos équipes et pour les travailleurs humanitaires », ajoute le HCR.
L’ONG américaine Medical Teams International a confirmé cette semaine le décès d’un de ses employés, lorsqu’un convoi a été attaqué par des hommes armés. L’eau, les soins de santé et d’autres services essentiels sont toujours disponibles à Awlala, selon le HCR, qui continue d’appeler les réfugiés à revenir.
L’Amhara, deuxième État le plus peuplé d’Éthiopie, est le théâtre depuis avril d’épisodes de violences, déclenchées par la volonté du gouvernement fédéral de démanteler des milices armées. Addis-Abeba a décrété l’état d’urgence le 4 août après de nouveaux combats début juillet entre l’armée fédérale et des combattants amhara, dont des membres de la milice régionale « d’autodéfense » Fano.
On estime à 1,8 million le nombre de personnes qui ont fui le Soudan depuis le début de la guerre dans ce pays, dont plus de 53.000 ont franchi la frontière avec l’Ethiopie, selon des chiffres du HCR datés du 1ᵉʳ mai.