Ni la répression, ni la démission «tardive» du Premier ministre Abdallah Hamdok, ne semblent affaiblir les ardeurs des révolutionnaires soudanais. Les prochaines semaines risquent d’être très agitées encore au Soudan. Les manifestants « pro-démocratie » jurent dans les réseaux sociaux d’arrêter leur mobilisation avec le départ des militaires et la reprise du contrôle de la transition par des civils. Les plus audacieux réclament que 2022 soit « l’année de la poursuite de la résistance » en sollicitant justice pour les manifestants tués depuis octobre 2021, mais également, pour les 250 civils abattus lors de la révolution de 2019.
« Les hôpitaux sont dangereux »
Et pourtant, la répression brutale de la manifestation de ce dimanche 2 janvier 2022, à Khartoum et ses banlieues a causé la mort de deux d’entre et de nombreux blessés. « Le problème, c’est qu’ils ne peuvent pas vraiment accéder aux soins médicaux. Les hôpitaux sont dangereux. Dimanche, les forces de sécurité ont envahi l’hôpital principal de Khartoum à deux reprises. Ils cherchaient des révolutionnaires qui avaient été blessés et le personnel de santé qui les ont soigné… Ils n’arrêtent pas de s’en prendre aux hôpitaux pour chercher toute personne ayant participé aux manifestations pour les arrêter », indique une source médicale.
5 manifestants tués le jeudi dernier
Depuis le coup d’État du 25 octobre dernier, 56 manifestants sont tués et de centaines d’autres blessés. « Le jeudi dernier, cinq manifestants sont tués par balle à Khartoum », renseigne une autre source médicale. La communauté internationale continue de dénoncer, comme à l’accoutumée, une escalade de la violence. Les Nations unies accusent les forces de sécurité de s’être livrées au viol d’au moins treize manifestantes. De leur côté, les États-Unis affirment qu’ils sont « prêts à répondre à ceux qui bloquent les aspirations du peuple soudanais à avoir un gouvernement civil et démocratique ».