Le commerce des boissons locales à base des fruits : une source d’autonomisation féminine

À N’Djamena, la fabrication et la commercialisation des boissons locales à base de fruits connaissent un développement remarquable. Portée en grande majorité par les femmes, cette activité devient une véritable source de revenus et séduit un nombre croissant de consommateurs, avec une offre variée de boissons alcoolisées et non alcoolisées.

Dans des quartiers comme Moursal, Abéna, Chagoua ou encore Gassi, les étals colorés sont désormais omniprésents. On y trouve des bouteilles de jus de tamarin, d’oseille, de baobab ou de mangue, autrefois réservées à un usage domestique ou traditionnel. Aujourd’hui, ces boissons s’imposent comme un phénomène économique et social.

De nombreuses femmes se sont lancées dans la production artisanale de ces jus, un choix à la fois culturel et économique. En valorisant les fruits, elles créent des opportunités d’autonomie financière, tout en perpétuant un savoir-faire traditionnel.

Assise à l’ombre d’un hangar, Halime vend du jus de gingembre et de baobab, conservé dans une glacière. Elle commercialise chaque bouteille d’un litre à 1.000 francs CFA. Partie avec un capital de seulement 5.000 FCFA, elle génère aujourd’hui un revenu journalier dépassant 30.000 francs CFA. « J’ai commencé avec 5 000 FCFA, aujourd’hui, je vends pour plus de 30 000 FCFA par jour », confie-t-elle.

Nombreuses sont celles qui, parfois regroupées en coopératives, transforment mangues, tamarins, citrons ou baobab en boissons prisées, notamment en période de forte chaleur. Elles écoulent leurs produits dans les marchés, en bordure de route, ou encore auprès des épiceries et restaurants. Lucienne, membre d’un groupement de femmes, explique : « Nous transformons les fruits en boissons locales, alcoolisées ou non selon la demande. Nous les vendons dans les marchés, sur les routes, et nous les livrons également dans les alimentations, restaurants et caves. »

Au-delà de leurs vertus nutritives, ces boissons incarnent une véritable opportunité de lutte contre la pauvreté et de création d’emplois. La fabrication et la vente de ces jus naturels vont bien au-delà d’une simple tendance. Elles symbolisent une dynamique économique inclusive, où tradition, bien-être et entrepreneuriat féminin tracent la voie d’un avenir prometteur.

Marie-Claire Tari Koumninga

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