Lac Tchad : environ 2 000 déplacés n’auront pas accès à l’aide financière inconditionnelle

Ph DR

La situation sécuritaire dans la province du Lac a des implications profondes pour la région, mais aussi pour la sécurité des civils et les opérations humanitaires. En conséquence, l’accès humanitaire se réduit. C’est ce qui ressort du rapport du Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), publié ce mardi 1er août 2023.

L’organisme des Nations Unies OCHA, souligne dans le rapport que la suspension des activités humanitaires sur l’axe Fourkouloum-Ngouboua, département de Kaya par les autorités depuis le 20 juillet dernier a laissé d’innombrables personnes vulnérables sans assistance humanitaire essentielle. Il n’y a aucune certitude quant à la reprise de l’aide.

Selon OCHA, malgré la levée de la suspension des activités humanitaires dans le département de Fouli, de nombreux acteurs humanitaires restent inquiets et préfèrent attendre des signes d’amélioration avant de reprendre leurs activités, car des mouvements de jeunes des îles sont visibles dans les villages de la sous-préfecture de Daboua. Ce qui pourrait indiquer des troubles potentiels. « Cela signifie que quelques 2 000 personnes déplacées et d’autres personnes vulnérables n’auront pas accès à l’aide financière inconditionnelle prévue pour leur survie dans la région », a-t-il notifié.

Ce rapport fait également mention des services de santé essentiels qui ont été perturbés, et aussi les activités de protection de l’enfance suspendues. Cette situation « atteint un point critique et une action urgente est nécessaire pour éviter qu’elle ne se détériore davantage », poursuit le rapport. OCHA estime que, si aucune mesure immédiate n’est prise pour améliorer l’accès à l’aide, les personnes désespérées pourraient avoir recours à des stratégies de survie et à des mécanismes d’adaptation négatifs, risquant leur vie dans des zones de sécurité à haut risque à la recherche d’un moyen de subsistance et d’une aide. Des rapports indiquent que certaines personnes déplacées au Tchad ont déjà traversé le Niger à la recherche de moyens de subsistance.

Pour rappel, la province du Lac, à l’Ouest du Tchad, connaît une crise prolongée depuis 2013, lorsque des groupes armés liés à Boko Haram sont devenus actifs dans la région. Ce dernier temps, la situation sécuritaire, malgré les efforts consentis par les Forces de Défense et de sécurité, reste toujours précaire à certains endroits, notamment dans les sous-préfectures de Ngouboua, Kaiga Kindjiria, Liwa, Kangalam et Bol. Ce qui a engendré des conséquences pour les humanitaires et pour la population civile, principalement en termes d’accès et de capacités de réponse.

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