Avec la levée de la grève des magistrats, la semaine dernière, le palais de Justice de N’Djaména commence à retrouver son rythme d’antan. En cette matinée du mardi 12 avril 2022, la cour du palais grouille de monde. Justiciables et autres acteurs judiciaires se côtoient dans les couloirs. « Trois semaines de grève c’est énorme pour un palais de justice. Beaucoup de dossiers de délibération ou de plaidoirie seront sûrement reprogrammés pour les semaines suivantes », souffle un juge. Il informe que des consignes sont données pour un traitement rapide de tous les dossiers en instance. Un jeune avocat se plaint, lui, du sort d’un de ses clients. « Mon client devrait bénéficier d’une mise en liberté provisoire. Mais avec la grève des magistrats, il est contraint de rester encore quelques semaines en prison », indique-t-il.
Certains tribunaux commencent à tenir déjà les audiences. D’autres, à l’instar du tribunal de travail et de sécurité sociale, ont programmé respectivement leurs audiences publiques et de référé le mercredi 13 et le jeudi 14 avril 2022. De même, devant les bureaux des juges, une quarantaine de présumés délinquants arrêtés durant la grève des magistrats attend son tour. « J’étais arrêté pour une histoire de vol la veille de la grève de magistrats. Comme je ne suis pas chanceux, j’ai fait pratiquement 24 jours aux violons », informe un jeune.