Les avis divergent sur le phénomène de la décoloration de la peau qui prend de l’ampleur dans nos sociétés. Jadis considérée comme une pratique féminine, les hommes ne sont désormais plus en reste.
La dépigmentation est une pratique qui permet, selon les adeptes, de se sentir désiré, admiré, voire convoité ; tandis que pour d’autres, c’est un affront envers Dieu. Les hommes, comme les femmes, s’adonnent à cette pratique quelle que soit la tranche d’âge.
Si certaines personnes sont pour la dépigmentation, d’autres sont contre. Pour Marisa, étudiante à l’Université de N’Djamena, la dépigmentation est déconseillée puisque les conséquences sont énormes. « Je condamne cette pratique. Pour moi, se dépigmenter est une pratique qui émane du suivisme moutonnier et d’une non-acceptation de soi. Beaucoup ignorent les conséquences de cette pratique qui m’exaspère et qui, selon moi, est une offense envers Dieu », a-t-elle souligné. Avis partagé par Miriam Nera qui affirme que c’est un complexe d’infériorité.
Certains trouvent que c’est un choix personnel. « Depuis que j’ai changé mon lait corporel, je me sens plus belle et sûre de moi. C’est mon choix et je l’assume. Le plus important, c’est de me sentir à l’aise dans ma nouvelle peau », se félicite Cynthia. Pour Richard Djawa, la dépigmentation rend beau et propre. « Ça fait 4 ans que je me dépigmente. Je m’assure juste d’acheter les bonnes crèmes et j’applique avec modération. C’est la mondialisation et on s’adapte. Au début, c’était par suivisme, mais avec le temps, j’ai accepté comme un choix puisque ma femme m’accepte avec », a-t-il argumenté.
Au Tchad, se blanchir la peau est devenu une chose courante. Ce phénomène a même franchi la barrière du genre puisque de nombreux hommes s’y mettent également. Les Sociologues démontrent que les classes d’âge les plus touchées par ce phénomène de société varient de 22 à 64 ans.