Par un arrêté signé conjointement le 14 février 2024 par le ministre du Commerce et celui des Finances, le prix du carburant est revu en hausse à la pompe. Ainsi, le prix de l’essence qui était de 518 FCFA passe à 730 FCFA. Par une note d’information de la Primature rendue publique le 16 février, le gouvernement a donné les raisons de cette hausse et les mesures d’accompagnement.
Cette hausse du prix du carburant, s’explique par plusieurs raisons. Selon la note d’explication de la primature, elle intervient dans un contexte exceptionnel où le Tchad fait face à d’énormes défis sécuritaires et humanitaires suite à la crise soudanaise qui vient s’ajouter à celle de la Libye. « Cette urgence humanitaire exerce une forte pression démographique sur les populations locales et augmente les besoins de consommation, de rotations humanitaires plus conséquentes le long d’une frontière encore plus importante », peut-on lire dans la note.
À cela s’ajoute les capacités actuelles de production de la raffinerie de Djarmaya qui ne couvrent plus à court terme les besoins de consommation de la population en carburant et le gap est comblé par des importations issues des pays voisins qui vendent le carburant à un prix élevé comparativement à celui du Tchad. Le gouvernement justifie aussi la hausse du prix du carburant par un besoin d’harmonisation des coûts avec les pays voisins et de la Zone CEMAC en vue de dissuader les réseaux de contrebande tout au long des frontières. « Cette mesure contribue également à maîtriser les prix de vente du carburant sur l’ensemble du territoire national ».
Le gouvernement a, à travers cette note, fait ressortir quelques mesures d’accompagnement afin d’atténuer les effets de cette augmentation. Ainsi, les ressources additionnelles qui proviendront de cette augmentation du prix seront affectées essentiellement aux besoins sociaux conformément aux dispositions de l’État d’Urgence Alimentaire et Nutritionnelle et suite à la décision prise en conseil des ministres du 15 février 2024, ainsi qu’à résoudre le problème d’accès à l’électricité.
Des mesures sociales au service des plus vulnérables et « des oubliés de la République » seront appliquées de sorte que les plus nécessiteux ne subissent pas pleinement les effets négatifs. Aussi, le renforcement du dispositif de contrôle des prix du carburant sur toute l’étendue du territoire nationale sera effective, la maîtrise et le contrôle effectif des coûts et des conditions de transport urbain et interurbain.
Le suivi des mécanismes de contrôle des prix des denrées alimentaires, le renforcement intense du contrôle au niveau des frontières pour réduire les réseaux de contrebande et une augmentation substantielle des importations pour compléter le carburant disponible, font partie également des mesures d’accompagnement.