Les Plateformes syndicales signataires du pacte social triennal depuis 2021 avec le Gouvernement ont renouvelé leur appel à la grève, mardi 12 mars 2024, pour la troisième semaine consécutive. Elles dénoncent le manque d’engagement du Gouvernement pour améliorer les conditions de vie des travailleurs dans les services publics tchadiens. Les conséquences de la grève se font déjà sentir à travers tout le pays. Les structures de santé tournent au ralenti ou ne tournent tout simplement pas.
Nous sommes aux urgences de l’hôpital de l’Union de N’Djamena, des familles attendent dans les couloirs, mais il n’y a personne pour les prendre en charge. Seuls trois enfants qui étaient là bien avant la grève sont hospitalisés. Un peu plus d’activités aux urgences ou un service minimum est assuré, comme en néonatologie, en salle d’accouchement ou en réanimation. Pour le reste, l’hôpital est à l’arrêt.
Le Docteur Vadandi Norbert désigne le Gouvernement comme responsable de la situation. « C’est au Gouvernement d’approcher les syndicats pour prendre en compte la détresse de la population », affirme-t-il.
Achta Adoum, venue pour une consultation pour la 5ᵉ fois en deux jours, est au bout du gouffre. « On n’a pas les moyens de se faire soigner à l’étranger ou chez les privés. C’est au Gouvernement que revient la responsabilité de ce qui arrive à la population tchadienne. La santé doit être une priorité pour le Gouvernement. J’ai déjà vu 4 morts en une journée à l’hôpital, est-ce normal ? », s’interroge-t-elle.
La population recommande au Gouvernement de poser des actes forts pour que les gens sentent qu’effectivement que la santé est un secteur prioritaire.