Le lundi 11 mars 2024, le gouvernement de la République du Tchad a déclaré avoir fait de l’eau et de l’électricité gratuite. Alors que des coupures aussi bien en eau qu’en électricité font jaser çà et là à N’Djamena. Le Ndjampost s’est approché de la population de N’Djamena pour recueillir leurs avis.
Dans sa politique sociale, selon le communiqué, le gouvernement décide de passer à la gratuité. Dans sa déclaration, « la question de la fourniture d’une offre permanente, tant en quantité qu’en qualité, d’électricité et d’eau aux ménages et aux usagers demeure pour le Gouvernement une priorité à adresser dans les meilleurs délais », déclare Tahir Hamid Nguilin, ministre des Finances.
La décision de la gratuité amuse les citoyens. Les tchadiens, dans la plupart des cas pauvres, se voient, malgré eux, dans des conditions de vie extrêmement difficiles. Le cas le plus avéré est celui de l’accès à l’eau et à l’électricité. En effet, les Tchadiens sont confrontés, depuis quelques semaines, à une absence totale de l’électricité et la décision portant gratuité fait ricaner plus d’un.
« Gratuites ? Où est donc cette eau gratuite ? Nous achetons de l’eau aux bornes fontaines de notre quartier depuis le début du mois de mars. Ceux qu’on appelle ‘’sidal almé’’ se trouvent dans l’incapacité de fournir à tout le monde, tant le besoin est grand. Ce sont là, les conséquences de l’augmentation des prix de carburant, mais aussi et surtout le manque de courant à N’Djamena », nous informe Issa Mahamat un habitant de Ndjari.
Certains tchadiens trouvent en cette gratuité une insulte au peuple tchadien. « Le gouvernement se moque vraiment du peuple. Comment se fait-il que les responsables des hautes sphères de l’État soient ainsi idiots ? Où se trouvent l’eau et l’électricité pour que nous, citoyens, nous puissions consommer gratuitement ? Qu’ils nous laissent vivre notre vie de misère au lieu de se moquer de nous ainsi », s’indigne Ahmat Abakar, commerçant au marché de Diguel.
Les citoyens tchadiens que le Ndjampost a eu à interroger sur ce qu’ils ressentent après cette volonté du gouvernement à porter secours au peuple, s’accordent à dire que le président de Transition, Mahamat Idriss Deby Itno, joue un double jeu. D’une part, disent-ils, il a augmenté, avec le gouvernement de Masra Succès, les prix de carburant et ainsi ouvrir une liste de difficultés pour la population et d’autre part tenter de venir en aide avec quelque chose qui n’existe pas pour autant, l’eau et le courant, laissent-ils entendre.