La formation d’un gouvernement parallèle au Soudan, annoncée par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et leurs alliés, conduirait à un « énorme risque de partition » de ce pays ravagé par une sanglante guerre civile, a mis en garde mercredi, 12 mars 2025 l’Union africaine (UA).
Le Soudan est le théâtre depuis avril 2023 d’une guerre pour le pouvoir entre les FSR, dirigés par le général Mohamed Hamdane Daglo, et l’armée menée par le général Abdel Fattah al-Burhane. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de douze millions de personnes, l’ONU décrivant une « crise humanitaire sans précédent sur le continent africain ».
Le Conseil paix et sécurité de l’organisation panafricaine a exprimé mercredi dans un communiqué « sa grave préoccupation et sa ferme condamnation des récents développements au Soudan », notamment l’annonce de la formation d’un gouvernement parallèle, prévenant « qu’une telle action comporte un énorme risque de partition du pays ».
La « charte fondatrice » d’un gouvernement parallèle a été signée à huis clos fin février dans la capitale kényane Nairobi. Dans ce document consulté par l’AFP, les FSR et leurs alliés, plusieurs groupes politiques et militaires dont le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord dirigé par Abdelaziz al-Hilu, prévoient de créer un « gouvernement de paix et d’unité » dans les zones du Soudan contrôlées par les rebelles.
Cette alliance rebelle s’engage à « construire un Etat laïque, démocratique, décentralisé, basé sur la liberté, l’égalité et la justice, sans parti pris culturel, ethnique, religieux ou régional. »
L’armée et les FSR sont accusées de crimes de guerre, mais les paramilitaires se distinguent par des exécutions de masse à caractère ethnique, des violences sexuelles et de graves violations des droits humains.