Nommé le 1er janvier 2024 après la promulgation de la nouvelle Constitution marquant la 5ᵉ République, le Premier Ministre, Succès Masra, totalise 100 jours à la tête du Gouvernement, ce 09 avril 2024. Son bilan n’est pas du tout fameux.
L’élection présidentielle qui se pointe à l’horizon semble éclipser la gestion gouvernementale. Cependant, cela ne nous empêche pas de jeter un regard rétrospectif sur les 100 jours de Masra Succès à la tête du Gouvernement de la 5ᵉ République. Le copilote qui a présenté un programme politique ambitieux à sa prise de fonction n’a pas réussi à mettre en œuvre un seul des axes de son programme en 100 jours. Un bilan mitigé qui suscite des interrogations.
En 100 jours à la tête du Gouvernement de Transition, l’on peut mettre certaines réalisations à l’actif du bilan du Premier Ministre. Il s’agit notamment de la mise en place de l’Agence Nationale de Gestion des Élections (ANGE) et quelques innovations dans le secteur de l’éducation. Des innovations qui ont été englouties par les grèves interminables au niveau de l’éducation nationale.
Il faut dire que l’actuel Chef du Gouvernement a fait de l’éducation sa priorité. Ainsi, il a réussi, par l’entremise du département de l’Éducation Nationale et de la Promotion Civique, à entamer des négociations dès son arrivée à la tête de ce Gouvernement pour remettre les enseignants sur le chemin des cours. Malheureusement, cette volonté sera mise à mal par la détermination des enseignants à aller jusqu’au bout de leurs revendications, ce qui a occasionné des grèves perlées.
Sur le plan social, l’on retiendra des 100 jours de Masra Succès la détérioration des indicateurs de développement, la hausse des prix du carburant qui a occasionné la flambée des denrées alimentaires. L’électricité est devenue inaccessible. Pourtant, le leader du Parti Les Transformateurs a présenté dans son vaste programme politique, des plans de modernisation de ce secteur qui est dans l’agonie.
Sur le plan économique, où un bond est attendu à cause de l’expérience de cet ancien fonctionnaire de la Banque Africaine de Développement (BAD), les choses n’ont pas véritablement décollé.
L’on note la détérioration de la situation sécuritaire dans les provinces du pays avec la recrudescence des conflits intercommunautaires qui ont refait surface, causant d’énormes pertes. Une situation qui inquiète à l’approche des campagnes présidentielles.
Le Bilan de Masra Succès n’est pas du tout fameux au regard de son programme politique ambitieux. Toutefois, l’on ne peut pas lui rejeter entièrement la responsabilité de cet échec. Certains axes de son programme politique nécessitent des moyens. Étant dépourvu de cela, le fils de Béboni ne pouvait pas s’exprimer. Il serait asphyxié de l’intérieur par ses rivaux politiques qui ont prédit son échec.
À bout de souffle, le Premier Ministre refuse de jeter l’éponge. Au nom du copilotage, le leader du Parti Les Transformateurs serait prêt à cohabiter avec le démon. Il compte sur son » Ilim » pour s’en sortir. Un Pari risqué pour sa carrière politique qui a pris un coup depuis qu’il a franchi les barrières de l’opposition en entrant dans le Gouvernement de Transition.