Après neuf ans d’intervention militaire contre les jihadistes, la France et ses partenaires africains et européens actent, après une réunion tenue dans la soirée de mercredi 16 février 2022, à l’Elysée, le retrait « coordonné » de leurs forces militaires Barkhane et Takuba, du Mali. Les participants justifient leur retrait par « des multiples obstructions des autorités de transition maliennes ». Dans une déclaration conjointe, les pays jugent que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel. Toutefois, ils restent déterminés à soutenir le Mali et sa population dans leurs efforts pour obtenir une paix durable et la stabilité.
Les pays signataires entendent poursuivre leur action contre le terrorisme dans la région du Sahel, notamment, au Niger et dans le golfe de Guinée. Des consultations politiques et militaires sont engagées avec les pays concernés pour mettre en place d’ici à juin 2022, « les paramètres de cette action commune ». « Afin de contenir la potentielle extension géographique des actions des groupes armés terroristes en direction du Sud et de l’Ouest de la région, les partenaires internationaux indiquent leur volonté d’envisager activement d’étendre leur soutien aux pays voisins du Golfe de Guinée et d’Afrique de l’Ouest, sur la base de leurs demandes », précisent-ils dans leur déclaration conjointe.
Depuis le coup d’État militaire du 18 août 2020, les relations entre la France et le Mali sont devenues de plus en plus tendues. Pour diversifier leurs partenaires dans la lutte contre le terrorisme, les Maliens font appel aux Russes. Les Français voient d’un mauvais œil l’arrivée du groupe russe Wagner au Mali et annoncent leur retrait. Les échanges verbaux peu diplomatiques entre les deux pays deviennent très virulents. Excédés, les Maliens expulsent l’ambassadeur français et une partie d’un contingent de soldats danois de la force européenne TaKuba.