Il ne fait aucun doute. L’ancienne ministre de la Justice de François Hollande, Mme Christiane Taubira, sera bel et bien, candidate à la prochaine élection présidentielle, comme en 2002.
Tous les signaux convergent vers cette probable candidature, tant décriée par ce qui reste de la gauche française. L’ancienne ministre de la Justice continue d’arpenter, depuis le début de cette semaine, les campagnes françaises pour porter ses premières propositions.
Mais, cette entrée en lice a aussi rajouté de la confusion dans le paysage en miettes de la gauche. Et pourtant, à quelques quatre mois de l’élection présidentielle, Mme Christiane Taubira veut « mettre toutes (ses) forces dans les dernières chances de l’union » de la gauche. Dans une vidéo de trois minutes, diffusée le 17 décembre dernier, sur les réseaux sociaux, elle annonce ainsi « envisager » une candidature face à « l’impasse » constatée dans son camp. Un brin d’espoir commence à germer chez les électeurs socialistes, qui voient en elle, une icône de la « gauche morale ». Mme Christine Taubira reste associer à la loi reconnaissant la traite et l’esclavage comme « crime contre l’humanité » et à la loi sur le « mariage pour tous ».
La gauche française divisée à jamais
Avec cette candidature de Taubira, la gauche française reste à jamais divisée. Après l’idée d’une primaire proposée par Mme Anne Hidalgo et l’« appel à l’unification » lancé par Arnaud Montebourg, les autres candidats, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Fabien Roussel continuent d’opposer un front du refus. « On n’est pas du même monde », rétorque le candidat Jean-Luc Mélenchon. Le président du Parti radical de gauche Guillaume Lacroix, sous la bannière duquel elle avait été candidate à la présidentielle de 2002, approuve la candidature de sa protégée. « La démarche de Christiane Taubira n’est pas une candidature en plus, mais au-dessus des partis parce qu’elle est libre. Au moment où tout est figé, elle permet d’offrir un chemin nouveau pour sortir par le haut », indique-t-il.
Tout commence pour Mme Christiane Taubira, lors d’une visite à Marseille, fin novembre dernier, en hommage à l’écrivain Gaston Crémieux, fusillé en 1871, pour sa participation à la Commune de Marseille. Des élus, dont l’ancien député socialiste « frondeur », Christian Paul, s’agitent autour d’elle pour mettre en place une équipe de campagne opérationnelle. « Des dizaines d’offres de service d’élus, hauts fonctionnaires et responsables d’associations affluent depuis vendredi », affirme l’entourage de l’ancienne garde des Sceaux.
M. Guillaume Lacroix rassure que Mme Taubira ne cherche pas à imposer une méthode. « Elle discute avec tout le monde. Elle n’a jamais caché sa proximité avec La Primaire populaire, si c’est le seul espace possible, mais elle est ouverte à d’autres formes», insiste-t-il. Dans une tribune publiée la semaine passée, plus de 1 500 élus locaux de gauche appellent à une candidature unique, via une primaire ouverte.