Éditorial : est-ce la fin de la lutte contre les djihadistes ?

Les juntes militaires s’emparent du pouvoir en Afrique et dans la sous-région du Sahel en plein milieu des années 2020. Du Mali, au Burkina Faso, en Guinée et au Niger, c’est le même mode opératoire. Des chefs militaires renversent un président démocratiquement élu pour diverses raisons. Si pour d’autres pays, les aspects sécuritaires sont évoqués pour justifier leurs forfaitures, d’aucuns veulent juste se rapprocher de la Russie. Du G5 Sahel, on se retrouve dans le  »G3 Sahel » sans aucune raison. Le dernier pays à se tailler une transition militaire, est le Niger ou les militaires avec à leurs têtes, le Gal Abdourrahmane Tchiani, se sont accaparés du pouvoir de Mohamed Bazoum, le dauphin de l’ex président, Issoufou Mamadou, tous deux du même parti politique.

Et pourtant, sans parler d’ingérence des affaires intérieures d’un pays souverain, il convient de reconnaître que le Niger est et reste le dernier bastion de l’aide française au Sahel contre le terrorisme. Si la junte au pouvoir durcit le ton et maintient sa position de rompre avec les accords de coopération militaire entre la France et Niger, les conséquences seront énormes. Le Sahel serait dans le regret total si la France devait quitter le territoire nigérien car on tournerait la page du Sahel, et il resterait le point d’appui du Tchad, qui n’aurait en soi plus vraiment d’intérêt, en raison de son éloignement des zones les plus touchées.

En plus, sans aides économiques et militaires des Occidentaux, c’est l’ensemble des pays du Sahel qui
risquent de s’enfoncer dans la misère et l’insécurité. Et ça serait inquiétant puisque les djihadistes se financent grâce au trafic de drogue donc avoir le contrôle de cette zone est essentiel pour eux. Il faut également rappeler que ces craintes, sont renforcées par la situation au Mali, qui fait face à des échecs majeurs de ses forces armées, alors que le groupe Wagner gagne du terrain avec de plus en plus
d’influence. Ce  »scénario est catastrophique » pour la région du Sahel, mais l’est moins pour la France, qui n’est  »pas la priorité des djihadistes ».

Entre la propagande Russe et la guerre de communication française qui gagnent du terrain en Afrique et dans le Sahel, la lutte contre le terrorisme n’est que la partie visible de l’iceberg. En somme, un État n’a pas d’amis mais que des intérêts. Ce qui doit primer dans ce cas d’espèce, est surtout l’intérêt supérieur de la nation… Et comme toutes choses a un début, à l’exemple du Burkina Faso, les forces armées africaines doivent unir leurs forces pour démontrer leurs preuves, en combattant les djihadistes. Le résultat va nous édifier sur la question de la fin ou la continuité de la lutte contre le djihadisme sans soutien extérieur.

Quitter la version mobile