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Dr Madina Hadjer : « J’ai dû faire preuve de beaucoup de force, de courage et de persévérance pour arriver à ce niveau »

Le N'Djam Post par Le N'Djam Post
8 mars 2023
dans Tchad
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Dr Madina Hadjer : « J’ai dû faire preuve de beaucoup de force, de courage et de persévérance pour arriver à ce niveau »
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A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de femme, édition 2023, votre journal donne la parole aux femmes intervenant dans divers domaines. C’est le cas de Dr Madina Hadjer, vétérinaire de formation. Elle nous parle de son parcours et de l’importance de la santé animale, face à ce que vaut la santé humaine.

Le NDjam Post : quel a été votre parcours pour devenir médecin vétérinaire ?

Dr Madina Hadjer : être docteur vétérinaire n’est pas une chose aisée, surtout quand on est une femme. J’ai dû faire preuve de beaucoup de force, de courage et de persévérance pour arriver à ce niveau. Après un travail très dur et acharné, grâce à Dieu et au soutien indéfectible de ma famille durant tout mon parcours pédagogique et universitaire, j’ai eu l’honneur d’être comptée parmi les rares femmes vétérinaires du Tchad. 

Quel est l’apport de la médecine vétérinaire à la santé publique ?

Les sciences vétérinaires contribuent depuis fort longtemps à la santé publique, notamment dans les domaines de l’approvisionnement sûr et adapté, de la prévention, du contrôle et de l’éradication des zoonoses, de l’amélioration du bien-être et de la contribution à la recherche biomédicale. 

Pour moi, avoir une démarche de santé responsable, c’est en prendre un peu de hauteur, d’avoir une vision intégrée de la santé, de voir la santé animale à côté de la santé humaine et environnementale. C’est un tout, comme les anglo-saxons l’appellent « One Health ».  Les santés humaine, animale et environnementale sont liées de façon indissociable à travers les réalités écologiques. En effet, 60 % des maladies infectieuses émergentes sont d’origine animale et de ce fait, on ne peut pas traiter la santé humaine sans se préoccuper de la santé animale et inversement. Pour améliorer la santé humaine, il faut aussi assurer la santé animale.  Comme on le dit souvent, la médecine vétérinaire est la racine de la médecine humaine.

Comment les médecins vétérinaires peuvent contribuer au maintien de la santé humaine ?

Les médecins vétérinaires ont plusieurs casquettes. Ils veillent à la santé et au bien-être de toutes les espèces animales et contribuent à l’amélioration de la santé publique, notamment à l’égard des maladies transmissibles de l’animal à l’Homme. Ils font aussi partie prenante dans l’intégration de la sécurité des produits d’origine animale et de la salubrité tout au long de la chaîne alimentaire qui va de l’étable à la table (de l’amont à l’aval).

Il n’y a pas longtemps, l’expertise est réservée qu’aux hommes mais de nos jours on voit des femmes expertes dans leurs domaines, comment les hommes perçoivent cela, selon vous ?

Il faut d’abord savoir que la perception des femmes expertes par les hommes dépend d’une société à une autre, d’un milieu à un autre. Une femme experte dans une société avancée est un fait tout à fait banal. Mais ce fait, dans une société comme la nôtre, peut être tout sauf banal. Ici au Tchad par exemple, les femmes expertes dans quelconques domaines sont comptées du bout des doigts. Ceci est dû à plusieurs faits socioculturels parmi lesquels, le fait qu’elles ne soient pas soutenues et encouragées à faire des études plus approfondies.

Bien que le modernisme, la sensibilisation et la persévérance de certaines femmes leaders aient donné lieu à une acceptation et une perception plus ou moins positive des hommes à l’égard des femmes expertes, être une femme experte dans notre milieu demeure quand même « très difficile ». 

Quelles recommandations feriez-vous aux étudiantes qui souhaitent se lancer dans cette voie ?

Dès lors que l’on souhaite suivre cette voie et que l’on fixe un objectif, on arriverait à aller au bout, même si les études sont longues. Il suffit d’être motivé et d’avoir de l’endurance pour suivre le rythme de travail de classe préparatoire. Ayez la volonté et surtout la passion de ce que vous faites ou voudrez en faire dans le futur, car il n’y a que vous et vous seules, qui pourriez décider de votre avenir. Une fois qu’on est lancé dans le métier, le contact avec les animaux nous motive et nous donne la passion de l’exercer.

Vos conseils à l’intention des jeunes filles

Croyez-en vous, vous avez toutes un potentiel incroyable. N’ayez pas peur de surmonter tous vos défis car croire en soi est l’ultime secret de la réussite.

Tags: Femmes vétérinairesJournée internationale de la femmeMadina HadjerSanté animaleSanté humaine

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