Les relations entre la France et ses anciennes colonies ne vont pas bons trains. Surtout avec la jeunesse. Ce constat a poussé des analystes et chercheurs à donner leur point de vue sur la situation. Parmi eux, il y’a le sénégalais Dr Cheikh Gueye, Secrétaire Permanent du Rapport Alternatif sur l’Afrique (RASA).
En Afrique subsaharienne d’expression française, s’il y’a un visage qui n’est pas le bienvenu, c’est celui de la France, cette ancienne puissance coloniale. Plus de 63 ans après les indépendances, des voix s’élèvent et réclament hauts et forts la rupture de liaisons entre l’Afrique et l’hexagone. Ces voix au début sporadiques, gagnent toute la foule. Ajoutez à cela, les coups d’États que connait surtout le Sahel (Mali, Burkina Faso, Guinée Conakry et récemment le Niger) et qui se trouvent condamnés par la France, amplifient ce sentiment de désamour.
Le sénégalais Dr Cheikh Gueye, Secrétaire Permanent du Rapport Alternatif sur l’Afrique (RASA) a essayé de donner les raisons de « l’effritement des relations entre la France et la jeunesse africaine ». C’était lors d’une interview qu’il a accordé au journal français Le Point. Parmi ce chapelet des raisons, le chercheur souligne que la nouvelle génération « reproche à la France de ne pas vouloir changer d’époque » et de maintenir sa posture de tutélaire.
Pour lui, « la nouvelle génération exige à la France de changer de posture et de politique [car] les générations se sont renouvelées en Afrique avec des jeunesses inondées d’informations sur la marche des pays et exigent des ruptures profondes et sincères ».
Au cours de son interview, le chercheur a passé aussi en revue la presence presqu’excessive des bases militaires françaises dans le continent qui est aussi un des nombreux « motifs de l’hostilité des populations africaines à l’encontre » de la France. Dr Gueye a aussi rappelé « l’échec de la stratégie sécuritaire » contre les djihadistes au Sahel. Cet échec couplé avec le sentiment d’inimitié a occasionné le débarquement dans le continent des nouveaux partenaires qui, leurs preuves d’efficacité restent à démontrer. Il s’agit surtout des russes et singulièrement le groupe paramilitaire Wagner.
Toutefois, le chercheur du RASA ajoute que la jeunesse africaine n’est pas contre la France. Cette jeunesse est uniquement contre « la politique française en Afrique » dont elle réclame un changement.