Dans une sortie sur sa page Facebook officielle ce mardi, Dr Abdoulaye Sabre Fadoul, a fustigé l’opportunisme politique des uns et des autres concernant le discours du président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, prononcé à l’ouverture du Dialogue national inclusif et souverain, samedi dernier. L’ancien Directeur de cabinet civil du président du Conseil militaire de transition et plusieurs fois ministre sous le feu Maréchal du Tchad, n’a pas manqué aussi de recadrer le journal Jeune Afrique sur sa position.
« Moussa Faki s’est doublement trompé : d’une part, il a cru que nos mentalités étaient enfin prêtes à digérer toutes les sémantiques ; d’autre part, il a minimisé le pouvoir du ventre et de la méchanceté humaine qui allait pousser tous les opportunistes à jouer aux vierges effarouchées auprès du Prince » a relevé d’emblée Dr Abdoulaye Sabre. Il a rappelé qu’ils sont nombreux à avoir servi aux côtés du Maréchal avec fierté, dignité et patriotisme dans les limites propres à l’homme. « Toutefois, sans jamais renier notre âme, la lucidité et la bonne foi imposent d’assumer et défendre le bilan, avec son actif et son passif, surtout dans les circonstances présentes où l’autocritique est également un élément de la thérapie de groupe » poursuit-il.
Avec des mots parfois acerbes, Dr Abdoulaye Sabre fustige l’opportunisme politique des uns et des autres, invoquant à tout va l’héritage de l’ancien Chef de l’Etat tchadien Idriss Deby Itno. « Foutons la paix au défunt Maréchal et arrêtons d’instrumentaliser sa mémoire dans le seul but de légitimer des postures hypocrites comme si le passé d’un homme devait anesthésier son cerveau et annihiler son discernement. Si tous ceux qui ont servi le pays ces 30 dernières années devraient se taire, il n’y aurait presque personne pour l’ouvrir » martèle-t-il.
Cette sortie a surpris plus d’un Tchadien, du moins certains observateurs qui lui prêtaient certaines accointances avec l’actuel président de la Commission de l’Union Africaine notamment le journal Jeune Afrique qui écrivait dans ses colonnes : « le groupe des principaux soutiens à Faki Mahamat, qui forment avec lui ce que l’on surnomme à N’Djamena le « G5 », ne cachait pas son souhait de voir leur champion transformer bientôt l’essai. Figurent dans ce groupe Mahamat Zene Bada, secrétaire général de l’ex-parti au pouvoir MPS jusqu’en juin 2021, Abdoulaye Sabre Fadoul, éphémère directeur de cabinet civil de Mahamat Idriss Déby Itno, Ahmat Mahamat Bachir, ancien ministre de la Sécurité d’Idriss Déby Itno et Adoum Younousmi ».
En réponse à ce journal, Dr Abdoulaye Sabre Fadoul écrit : « je constate avec amusement que, depuis le fameux discours de Moussa Faki (apprécié par certains et critiqué par d’autres), les affaires sont florissantes pour une certaine presse, Jeune Afrique en tête, qui devient opportunément le porte-parole des éternels « chasseurs des ambitions » pour qui les ambitions sont licites pour certains et défendues pour d’autres ». Il précise que le jour où il décidera d’être au service d’une quelconque ambition, sienne ou autre, ils n’auront pas à deviner ses intentions qu’il rendra publiques par sa voix et ses publications.