Les travaux du dialogue national inclusif et souverain se poursuivent au palais du 15 janvier. Ce vendredi, des débats autour de la réconciliation nationale, la demande de rapatriement de la dépouille de l’ancien président Hissein Habré et le code de famille sont houleux.
Les recommandations et propositions axées sur les questions sociétales sont mises sur la table. Beaucoup de participants ont évoqué des points saillants permettant le rétablissement de la cohésion sociale notamment, la réconciliation nationale. Les uns pensent qu’avant de parler de la réconciliation nationale, il faudra faire la lumière sur toutes les personnes disparues ou forcées à disparaître. C’est le cas par exemple du ministre Jean Baptiste, de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh, disparu en février de 2008.
D’un autre coté, certains participants réclament le rapatriement de la dépouille de l’ancien président Hissein Habré, condamné puis décédé au Sénégal. Ils justifient qu’il est un fils du Tchad et a combattu contre l’occupation étrangère. Sa dépouille doit regagner le pays pour mériter tous les honneurs digne d’un ancien chef d’Etat Tchadien. Il n’est pas question pour que son corps puisse rester chez les autres. Pour ces participants là, la réconciliation ne sera intégrale que quand le corps de Hissein Habré sera enterré sous le sol tchadien
Mais, le président de l’association des victimes de Hissein Habré, rappelle que l’ancien dictateur a été condamné pour crime contre l’humanité et que les victimes ne sont malheureusement pas indemnisées, après plus de 7 ans de condamnation. Selon lui, il ne faut pas remettre le couteau dans la plaie au moment où les victimes manifestent tous les jours pour avoir réparation.
L’autre sujet plus viral est la question du code de famille que le Tchad n’arrive pas à adopter depuis plus de 25 ans. Les différentes confessions religieuses ne trouvent pas un terrain d’entente pour ce document. Selon certaines indiscrétions, le problème qui déchire le peuple est lié au mariage précoce, l’absence de consentement de la jeune fille, le divorce, le droit de succession des enfants nés hors mariages vis-à-vis des enfants légitimes.
La confession religieuse chrétienne se réfère au code civil français daté de 1958. La communauté musulmane par contre s’inspirent plus des pratiques musulmanes. C’est pourquoi le Tchad peine à se procurer de ce document.
La ministre de la Femme, Amina Priscille Longoh a tenu à apporter quelques éclaircissements relatifs à ce sujet. Sa recommandation était de mettre sur place un comité ad hoc composé des religieux, des autorités et d’autres couches pour l’élaboration d’un code la famille propre au contexte tchadien.