Depuis avril 2023, le Tchad est devenu le refuge des soudanais fuyant les affrontements entre l’armée régulière et les forces de soutien rapide. Ils sont des millions à traverser la frontière. Une situation qui a conduit le directeur général de Médecin Sans Frontières Suisse, Stephen Cornish à inspecter les camps des réfugiés.
Entre l’aide humanitaire qui tarde à venir et une situation qui empire de jour en jour, Stephen Cornish en visite dans les camps de réfugiés d’Adré alerte le monde. Pour lui, vu l’ampleur de la situation, « le monde ne doit pas détourner le regard sur le Tchad ».
Le directeur général de MSF Suisse a relevé les manquements au niveau de ce qui pourrait être le minimum de survie : problèmes d’hygiène, manque d’accès à la nourriture, à l’eau et à des abris. Ainsi, à Adré, selon Stephen Cornish, « c’est une lutte quotidienne pour ces personnes qui ont tout laissé derrière eux ». En ce qui concerne les vivres, les distributions se font irrégulièrement. Quant aux quantités de ces vivres, « ça ne durent que quelques semaines », souligne-t-il.
Comme d’autres l’ont constaté, le directeur général de MSF Suisse souligne que dans ces camps, il y a un nombre élevé de femmes et d’enfants qui paient le lourd tribut. En dépit de ce qu’ils vivent actuellement, les femmes surtout sont victimes « des actes odieux d’enlèvement et de violence sexuelle ». Ces conditions doivent alerter le monde, car ajoute-t-il, la seule « aspiration est de trouver un refuge sûr au Tchad et de pouvoir vivre dans des conditions décentes et dignes ».
De ce fait, Stephen Cornish appelle le monde entier et le gouvernement tchadien de multiplier les efforts, car dit-il, « la situation est proche d’être catastrophique ». Cependant, il faut noter que seulement un quart de l’aide humanitaire demandée par le Tchad, est arrivée à destination. Entre-temps, il a été constaté sur le terrain un taux de malnutrition élevé chez les enfants.