Le taux d’électrification du Tchad, frôlant les 12 %, est l’un des plus faibles du continent africain. Cette situation constitue, d’après les spécialistes, un frein au développement de l’économie nationale avec à son impact négatif sur la qualité de vie, la cherté de la vie, la rentabilité des entreprises de production et de service. De même, l’Association pour la Défense des Droits des Consommateurs (ADC) trouve que cette donne est caractérisée par la faiblesse de l’infrastructure de production, de transport et de distribution de l’énergie électrique. « Elle est rudimentaire dans les villes et inexistante en zone rurale. C’est une situation inacceptable », indique-t-on.
« Avec une capacité productive de moins de 100 mégawatts, la SNE fait honte au Tchad comparée à la société d’électricité de la Cote d’ivoire qui dispose de plus de 20 fois cette capacité. Une subvention de l’Etat en carburant d’un coût annuel de 60 milliards par an est octroyée à la SNE pour qu’elle puisse assurer le faible niveau de production et de desserte actuelles. Pourtant avec 60 milliards, on pourra bien acquérir une centrale d’au moins 50 mégawatts et combler le gap de production », relève M. Daouda Elhadj Adam. Pour lui, il est temps que le gouvernement s’investisse pour se doter d’une véritable politique et de stratégies efficaces et efficientes. « La priorité doit être accordée à la mise en œuvre du plan d’urgence qui dort dans les tiroirs du ministère de l’énergie », oriente-t-il.
Pour l’ADC, les vrais comptables de cette descente aux abysses sont l’Etat et le ministère en charge de l’Energie et non la SNE seule qui n’est qu’un instrument de l’Etat. Et pour preuve, les nombreuses signatures de projets de coopération avec des promoteurs privés ou avec des partenaires pour faire face à cette faiblesse de l’offre de l’énergie électrique n’ont rien produit. Le secrétaire général de l’ADC brandit entre autres promesses non réalisées le projet de construction de deux centrales photovoltaïques d’une capacité annoncée de 100 MW à Gaoui, d’un coût global de 109 milliards Fcfa, la « fameuse » centrale à Gaz de Moundou et autres.