Après le communiqué du ministère des Affaires étrangères du Tchad, qui a fermement condamné les menaces proférées par le commandant en chef adjoint des forces armées soudanaises – ce dernier déclarant qu’il pourrait attaquer les aéroports d’Amdjarass et de N’Djamena – Saleh Kebzabo appelle à la prudence et au recours à la diplomatie. Le médiateur de la République et ancien Premier ministre estime que les deux pays sont trop liés pour s’engager dans une aventure aussi désastreuse.
Dans ses propos, l’ancien chef du gouvernement s’interroge sur la possibilité réelle d’une déclaration de guerre du Soudan contre le Tchad, et appelle à une clarification rapide de la situation. Politicien aguerri, Kebzabo insiste sur l’importance de mobiliser l’opinion publique, non pas pour une escalade militaire, mais pour une réponse massive sur le terrain diplomatique, en utilisant pleinement les leviers disponibles.
Saleh Kebzabo rappelle également la forte solidarité qui unit le Tchad et le Soudan, en témoigne l’accueil de près de deux millions de réfugiés soudanais sur le sol tchadien. Cet engagement humanitaire illustre, selon lui, la fraternité profonde entre les deux peuples. En homme d’État, le Médiateur de la République exhorte à renforcer ces liens séculaires, plutôt que de céder à des discours belliqueux, en rappelant que les deux pays sont confrontés à des défis communs, notamment la lutte contre la pauvreté.