Alors que le ministère du Commerce et de l’Industrie a rappelé, dans un communiqué publié le 4 avril 2025, les prix de référence des sacs de ciment à N’Djamena, les grossistes tirent la sonnette d’alarme. Au cœur de leurs préoccupations : la rareté du ciment sur le marché et le silence ou le retard de la Cimaf, principal fournisseur du pays.
Sur le terrain, la situation est criante, confient les fournisseurs sur la liste. Dans le quartier Kokaye, à proximité du Parc Automobile de Mao, les dépôts de ciment sont désespérément vides. À 10 heures du matin, les commerçants observent, impuissants, le bâtiment imposant de la Cimaf qui se dresse de l’autre côté de la rue. Le contraste est frappant : une usine en apparente activité, mais des entrepôts à sec. Les leurs ou tous les dépôts ? se demandent ils.
« Nous n’avons plus de ciment. Notre stock est épuisé depuis hier et nous attendons toujours la livraison suivante. On dirait que la production est à l’arrêt », confie un grossiste, téléphone en main, visiblement agacé. À quelques mètres, un autre commerçant garde sa boutique à peine entrouverte, espérant une livraison imminente. Sa frustration est palpable. « Le commerce, c’est aussi des périodes difficiles. Mais ici, on dirait que chaque fois qu’on veut réguler le marché, ça vire à la pénurie. Je me demande s’il n’y a pas des conflits d’intérêts derrière tout ça », soupire-t-il.
La scène se répète du côté du marché de Lamadji, à la sortie nord de N’Djamena. Malgré l’apparente normalité des installations de la Cimaf, les livraisons tardent à se faire. Les raisons de ce manque de livraison demeurent floues. Est-ce une demande trop élevée ? Un problème de production ? Ou encore des jeux d’influence qui bloquent la chaîne d’approvisionnement ?
En attendant des réponses claires, les lignes téléphoniques des grossistes ne cessent de sonner entre clients déçus et commerçants grossistes impuissants. Une situation qui met à mal l’ensemble de la chaîne du bâtiment et soulève des questions sur la transparence dans la gestion du marché du ciment.
Le NDjam Post a contacté la Cimaf pour avoir un éclaircissement sur ces plaintes et savoir si la production nationale devrait s’attendre à une future pénurie, mais il n’a pas eu de réponse. Pas le moindre commentaire.