La cherté de la vie continue de malmener nombre de ménages tchadiens. En ce début d’année, assurer la ration quotidienne de la famille est devenu un vrai casse-tête chinois. Le prix des denrées alimentaires ne cesse de grimper vertigineusement au grand dam des ménagères.
Si jadis un 3 500 Fcfa permettait aux ménages de manger équilibré et en quantité, ce rêve n’est plus permis de nos jours. Désormais, Il faut débourser au minimum 5 000 Fcfa pour la ration quotidienne d’une famille moyenne. Certaines familles se sont contentées d’un unique repas, généralement, appelé « mort subite », au-delà de 15 heures. « J’ai les larmes aux yeux lorsque je fais le marché pour le repas. Nous vivons mal cette augmentation du prix des produits. Nous ne parvenons pas moi et ma famille à manger normalement deux fois par jours. C’est difficile de joindre les deux bouts », indique dame Menodji Clarisse, ménagère de son état. Le prix du sac de maïs, qui coûte 20 000 Fcfa, de cela quelques temps, est passé à 26 000 Fcfa, au minimum. Le sac du mil se négocie à plus de 30 000 Fcfa. Même les pâtes alimentaires sont secouées par la fièvre de la flambée des prix. « Le spaghetti et le macaroni sont devenus un luxe pour nous. On mange rarement à la maison. Avant c’était la nourriture de base à la maison », relève le mécanicien Mahamat. Aussi, un paquet de sucre de 1 000 Fcfa se vend-il désormais à 1 250 Fcfa. Il faudra un 1 350 Fcfa pour un litre d’huile de bonne qualité au lieu de 1 000 Fcfa. La patte d’arachide de 50 Fcfa s’arrache au double de son prix. De tous les produits vivriers, c’est l’ail qui bat le record de la flambée des prix. Un Coro passe de 4 000 Fcfa à 5 OOO Fcfa. Cette flambé de prix impacte négativement sur le panier de la ménagère. « Toute notre économie est engloutie dans la nourriture. C’est incroyable ce que nous vivons. On prie toujours que l’un de nous ne tombe pas. Sinon c’est la catastrophe assurée. Tout est cher », informe une vendeuse de sandwichs, mère de 4 enfants.
Les commerçants, eux, acculent le gouvernement d’être le responsable de cette situation. « Les produits s’importent toujours au prix habituel. Nous subissons trop de tracasseries tout le long du trajet. A cela s’ajoute aussi, le transport » clame un importateur des produits alimentaires. Un autre commerçant explique cette situation par la mauvaise pluviométrie de l’année dernière.
« L’irrégularité de la pluie en 2021 est à la base de la flambée des denrées alimentaires. Il n’a pas assez plu. Dans certaines régions, les pluies sont arrivées avec retard. Ce qui fait que le rendement des activités agricoles a été faible », indique-t-il.
Il faut rappeler que c’est pour palier à l’augmentation des produits de première nécessité tels que le riz, le sorgho, le maïs, le sarrasin, le millet, l’alpiste, la farine de froment, la semoule, le sel et autres que le ministre des Finances a, par un arrêté signé en date du 14 janvier dernier, exonéré des taxes et droits d’importation. Une décision qui a redonné de l’espoir aux ménagères.