Le Tchad subit de plein fouet les effets des changements climatiques affectant gravement les différents secteurs d’activité économique et même la santé humaine. Compte tenu de sa vulnérabilité et des difficultés d’adaptation, le Tchad se hisse, depuis 2017, à la première place de la liste des pays les plus vulnérables, juste derrière le Bangladesh.
Lors de la conférence sur le changement climatique, organisée par le think thank, TchadNa, M. Mahamat Assouyouti, spécialiste en Changement climatique à la Banque mondiale relève que la situation du pays n’a guère évolué, ces dernières années, avec une exacerbation des problèmes d’adaptation. Reconnaissant son extrême vulnérabilité sociale et climatique, le Tchad a signé et ratifié la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), les protocoles et Accords dont le Protocole de Kyoto et l’Accord de Paris sur le climat et participe activement aux débats intergouvernementaux sur le climat. Dans ce cadre, conformément aux engagements pris vis-à-vis de la CCNUCC, le Tchad a élaboré des documents programmatiques de lutte contre les changements climatiques (Communications Nationales, Programmes d’Action Nationaux aux fins de l’Adaptation (PANA), Contribution Prévue Déterminée au niveau National, etc.), rappelle-t-il. Ainsi, quatre projets s’inscrivant dans les priorités du PANA du Tchad sont en cours de mise en œuvre dans différentes zones agro écologiques du Tchad. Le spécialiste en Changement climatique à la Banque mondiale souligne que les impacts liés aux changements climatiques sont également intégrés dans la Vision 2030 « le Tchad que nous voulons » et en particulier dans le premier plan national de développement PND 2017-2021 et la politique nationale de l’environnement.
Malgré les progrès enregistrés en matière de politiques de lutte contre les changements climatiques, il subsiste encore des défis importants à relever pour l’atteinte des objectifs de
développement durables (ODD) à l’horizon 2030. M. Mahamat Assouyouti propose qu’il est nécessaire de relever les défis majeurs de l’adaptation au changement climatique, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de contribuer à la lutte contre la pauvreté.
« Conscient de ces défis, le gouvernement du Tchad a encore du mal à structurer une politique nationale de lutte contre les changements climatiques avec une vision globale de bâtir une économie plus résiliente aux changements climatiques », relève le spécialiste en Changement climatique à la Banque mondiale.