« Le parquet de la République près le tribunal de grande instance de Bangui a décidé de l’ouverture d’une enquête régulière pour faire la lumière sur les faits ». Le procureur de la République près le tribunal de grande Instance de Bangui Laurent Lengande indique, sur les ondes de la radio centrafricaine, que les quatre militaires du corps de la Légion étrangère française opérant sous la bannière de l’ONU, arrêtés la veille à l’aéroport de Bangui, lourdement armés et en treillis, à bord d’un « véhicule suspect », blindé et non marqué ONU, sont en possession de quatre pistolets automatiques, trois fusils d’assaut et une mitrailleuse. Il souligne que les suspects se trouvaient même « à moins de 30 mètres du passage du convoi présidentiel ».
Pour l’armée française et l’ONU, les quatre hommes en treillis arrêtés et gardés par les autorités centrafricaines, avec tous leurs équipements militaires habituels, et munis de badges de la Minusca, sont membres de la sécurité rapprochée du général français Stéphane Marchenoir, chef d’état-major de la force de la Minusca, qu’ils venaient de déposer à l’aéroport pour un vol à destination de Paris. Mais, les internautes centrafricains les accusent d’avoir voulu« assassiner » le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra dont le convoi devait passer au même endroit de l’aéroport de Bangui. Paris et l’ONU crient à la « désinformation » et à la « manipulation grossière ». Les autorités centrafricaines, pour leur part, ont refusé de commenter l’affaire.
Le porte-parole des Nations unies à New York informe qu’un haut responsable onusien en Centrafrique a rencontré le président Faustin Archange Touadéra, dans la soirée du mardi 22 février, afin d’obtenir« au plus vite » leur libération.
Cet incident survient au moment où les relations entre la France et son ancienne colonie sont de plus en plus tendues, exacerbées par une féroce guerre d’influence entre Paris et Moscou, dans ce pays en guerre civile, depuis 2013. La France reproche à la Centrafrique d’être« complice » d’une campagne antifrançaise orchestrée par Moscou notamment par d’innombrables trolls sur les réseaux sociaux et dans certains médias. Et Moscou reproche à Paris d’accuser la compagnie de sécurité privée russe Wagner d’avoir fait main basse sur le pouvoir et les ressources du pays.