L’ex-chef d’état-major de la gendarmerie du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Évrard Somda, a été enlevé dimanche 14 janvier 2024. Il a été enlevé à son domicile de Ouagadougou par des « individus armés », a appris lundi l’AFP de sources proches de lui.
« Il a été enlevé à son domicile par des individus armés : ils ont bouclé le quartier, encerclé son domicile avant de procéder à son arrestation », a déclaré une source sécuritaire proche de l’officier.
« On ne sait pas s’il s’agit d’une arrestation sur ordre des autorités militaires ou judiciaires, ou s’il s’agit d’un énième enlèvement », a pour sa part indiqué une autre source proche de l’ex-chef d’état-major de la gendarmerie, confirmant l’information. Cette même source a précisé qu’il n’avait opposé « aucune résistance » et avait « suivi les hommes venus le chercher pour l’emmener vers une destination inconnue ».
Limogé fin décembre après l’interpellation de quatre officiers, dont deux de ses anciens proches collaborateurs, soupçonnés d’être impliqués dans un « complot contre la sûreté de l’État », que le régime militaire au pouvoir affirmait avoir déjoué, le lieutenant-colonel Evrard Somda ne quittait presque plus son domicile, selon ses proches. Mi-décembre, il avait été auditionné par la justice militaire en qualité de témoin, dans le cadre de l’enquête ouverte pour le présumé « complot contre la sûreté de l’État », impliquant deux commandants d’unités spéciales de la gendarmerie, selon des sources judiciaires.
Le Burkina Faso, dirigé par des militaires issus de deux coups d’État en 2022, est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique. Ces violences ont fait près de 20.000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.