Depuis quelques temps, dans certains pays d’Afrique centrale, les consommateurs de carburant sont confrontés à une hausse du prix de ce produit à la pompe. Le FMI (Fonds monétaire international) serait à l’origine de cette hausse.
Depuis fin 2021, le prix du pétrole n’a cessé d’augmenter, ce qui a une conséquence directe sur le prix des carburants à la pompe. Au Tchad, depuis le lundi 17 avril 2023, un litre de de Gasoil passe de 548 a 700 FCFA à la pompe, tandis le Super sera vendu toujours à 518 FCFA. Officiellement celle augmentation a pour cause la maintenance à la Société de raffinage de N’Djamena. « La production du carburant étant aux arrêts depuis le 1er avril dernier, l’État envisage l’importation des carburants notamment de la Lybie » informait le ministre Djerassem Le Bemadjiel.
Dans le cadre des programmes de Facilité élargie de crédit (FEC), substituts des Programme d’Ajustement Structurel (PAS), le FMI préconise de mettre fin aux subventions des produits pétroliers des Etats. Le Tchad qui bénéficie également des FEC serait contraint par le FMI comme le Cameroun, le Congo ou la Côte d’ivoire de suspendre les subventions aux prix du carburant à la pompe.
Cette exigence du FMI résulte de l’évolution du prix du baril mondial à la bourse de Wall Street. Par exemple, au Tchad, l’essence coûte 530 francs CFA à la pompe pourtant, le prix moyen de l’essence mondial est de 1,31 dollar, environ 786 francs CFA, selon le site Global Petrol Prices. Une différence de plus de 200 francs CFA.
La Centrafrique est classée parmi les pays où le prix à la pompe est le plus cher de l’Afrique. Il faut débourser 1 300 francs CFA pour le litre d’essence et le gasoil passe de 855 à 1 450 francs CFA. Au Cameroun, l’essence connait une augmentation de 100 francs CFA pour se vendre à 730 francs CFA et le gasoil passe de 575 à 720 francs CFA. La République du Congo connait une légère augmentation, le prix de l’essence passe de 595 à 625 francs CFA et celui du gasoil de 475 à 500 francs CFA.
Au Cameroun par exemple, entre 2021 et 2022, le montant des subventions est passé de 100 milliards à 625,4 milliards en 2022. Ces chiffres montrent le poids de subventions sur le compte du budget de l’Etat.
Le cas du Tchad où on assiste ce dernier temps à la hausse du prix élevé de gasoil ne serait-il pas les effets de l’exigence du FMI d’arrêter de subventionner les produits pétroliers à la pompe par les Etats ? A noter que cette hausse de prix intervient après quelques semaines de la visite du Directeur général adjoint du FMI à N’Djamena.