Arnaud Ndilmbaye : « Les parents doivent rédiger un testament afin d’éviter les conflits autour de l’héritage »

La problématique de l’héritage après le décès des parents devient de plus en plus récurrente dans les familles. Malgré l’évolution de la technologie, de nombreux parents ne rédigent pas leurs testaments, ce qui engendre des problèmes et disputes autour de leurs biens après leur décès.

Dans certaines familles, quand le mari meurt, la famille du défunt récupère tous les biens sans se soucier des enfants. Si la femme réclame ces biens, les cousins et oncles de son époux la menacent de mort. Pour sauver sa peau, elle est obligée d’y renoncer et se lancer dans le commerce pour s’occuper de ses enfants.

C’est le cas de Yangué Florence, une veuve qui, après le décès de son mari, a été menacée par les frères de ce dernier à cause de l’héritage. Elle n’a pu garder aucun bien de son défunt mari. Impuissante, elle a décidé de vendre des légumes au marché pour subvenir aux besoins de ses enfants et payer le loyer. « Je suis veuve depuis deux ans. Après la mort de mon époux, sa famille a récupéré tous ses biens. Ils ont vendu la concession où nous habitions quand mon mari était vivant. J’ai loué une chambre et je vends les légumes au marché. C’est grâce à ce commerce que je nourris mes enfants et je paye le loyer », a-t-elle raconté.

Dans d’autres cas, ce sont les femmes et enfants qui se battent pour l’héritage. Lorsque l’homme a deux ou trois femmes et des enfants de mères différentes, ils entrent en guerre quand il y a des malentendus liés au partage.

Larissa nous a fait savoir qu’elle était la seconde femme de son feu mari, Joseph, et qu’elle a deux garçons avec lui. Mort d’une maladie cardiaque, Joseph n’avait pas de testament. Ses femmes n’arrivaient pas à s’entendre quant à l’héritage. « Je suis la seconde femme de mon mari, j’ai deux enfants avec lui. Il est mort sans laisser un testament. Sa première femme veut absolument qu’on lui donne 80% de ses biens sous prétexte qu’elle est la première et qu’elle a quatre enfants. Mais ce n’est pas normal. Et il y a aussi sa famille qui réclame sa part », a-t-elle expliqué.

Ce problème est récurrent dans la société. D’après le Sociologue Arnaud Ndilmbaye, c’est la mauvaise organisation des parents qui en est la cause. Si les parents sont organisés, il n’y aura pas de chaos. « Les parents doivent rédiger un testament de leur vivant afin d’éviter les conflits autour de l’héritage », a-t-il conseillé.

Arnaud Ndilmbaye a également exhorté les enfants à se battre au lieu de compter sur l’héritage de leurs parents, car ils doivent travailler pour relever certains défis. Il n’a pas manqué d’encourager ces pères qui forment leurs progénitures au rythme des orphelins afin de leur apprendre à se débrouiller plus tard.

Marie-Claire Tari Koumninga

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