Autour de la politique nationale du genre, un symposium a été organisé du 14 au 15 novembre 2023 pour revenir sur les options visant à garantir la réalisation de l’égalité entre l’homme et la femme. Une initiative du Centre juridique d’intérêt public (Pilc), de Lead Tchad. C’est la salle multimédia de la Conférence Épiscopale du Tchad qui a servi de cadre pour cette activité.
Dans tous les domaines de la vie, les inégalités entre femmes et hommes sont perceptibles dans notre société. De l’éducation, en passant par la santé et la participation aux instances de prise de décisions tant au niveau communautaire, public que privé, la situation reste autant préoccupante.
Pourtant, le développement durable d’une nation ne peut être possible si l’élimination des inégalités entre les femmes et les hommes et la promotion réelle de la femme ne sont pas considérées comme priorités, rappelle Kurt Cornélis, Ambassadeur de l’Union Européenne au Tchad. C’est donc en réponse à cet objectif de développement que le Centre juridique d’intérêt public, le Lead Tchad avec leurs partenaires techniques et financiers, ont réuni à travers un symposium les acteurs qui œuvrent dans le domaine du genre et de la protection de la femme. Ceci, en vue d’adopter une stratégie répondant à la politique nationale du genre. « Nous ne voulons plus de paroles en l’air, nous voulons des actions. Pour le précédent plan d’action, nous étions nombreux à avoir de l’espoir pour sa réalisation, mais malheureusement ce n’était pas le cas”, s’indigne Beassoum Kemneloum Anicette, participante à cette assise.
Pour les participants venus des 23 provinces du pays, il est question de faire le point sur le plan d’actions quinquennal de la politique nationale du genre qui arrive à terme au mois de décembre. Pendant deux jours, il s’est agi pour ces derniers de revenir sur les obstacles et défis qui ont empêché l’exécution pratique de ce plan d’actions, lancé depuis 2019. Ils ont profité de l’occasion pour repenser une meilleure stratégie qui répondra aux objectifs de la politique nationale du genre.
Amina Priscille Longoh, Ministre de la femme, de la protection de la petite enfance et de la solidarité nationale, en rappelant la vision de la politique nationale du genre, exprime qu’il est temps de mesurer le chemin parcouru depuis le 20 novembre 2017, date à laquelle a été adoptée ladite politique. « D’ici à 2030, le Tchad sera débarrassé de toutes les formes d’inégalité et d’iniquité de genre, de toutes formes de violences où les femmes et les hommes ont la même chance d’accès et de contrôle des ressources et participent de manière équitable au niveau des instances de prise de décisions en vue d’un développement durable”, rappelle-t-elle.
“Cette fois-ci, nous voulons que les actions soient faites pratiquement pour qu’il y ait de l’impact sur ces inégalités que subissent les femmes. Nous voulons un résultat palpable et visible sur l’égalité entre les femmes et les hommes”, renchérit Beassoum Kemneloum Anicette. Elle poursuit en disant que « de manière concrète, effective et pratique sur le terrain, le plan d’actions n’a pas été réalisé. Nous sommes pratiquement à 0% d’exécution”.
Pour la période 2021-2025, des engagements avaient été pris en matière d’égalité de genre. Et ceux-ci prenaient en compte les priorités que sont la garantie d’une absence de toute forme de violence basée sur le genre, la promotion de la santé et des droits sexuels, la promotion des droits économiques et sociaux et la garantie de l’autonomisation des filles et des mères. « Nous n’avons plus le temps”, appuie Amina Priscille Longoh. Ainsi, pour atteindre ces priorités, une implication de tous les acteurs, mais surtout des décideurs afin d’influencer les actions et activités est nécessaire.