Allaitement maternel : l’alcool demeure un danger pour le nourrisson

Alors que le monde vient de boucler la semaine de l’allaitement maternel, au Tchad, ces derniers temps, l’on constate la présence des femmes enceintes et allaitantes dans les débits de boissons en train de consommer de l’alcool sans tenir compte des conséquences et risques. Selon les spécialistes de la santé, l’alcool induit aussi des effets sévères durant l’allaitement avec un impact significatif sur la santé du nourrisson et son développement.

Les risques de la consommation d’alcool pendant la grossesse sont mieux connus et doivent être rappelés. C’est le cas du syndrome d’alcoolisation fœtale chez le bébé. L’alcool induit aussi des effets sévères. Une équipe de chercheurs de University of California Riverside, indique comment le cerveau et le développement comportemental de la progéniture sont précisément affectés par l’exposition à l’alcool en tout début de vie.

D’autres études ont également démontré que la consommation d’alcool pendant la grossesse peut altérer le cerveau et le développement comportemental de la progéniture en gestation. La plupart des agences sanitaires, dont les Centres de maladie et contrôle de prévention déconseillent la consommation maternelle d’alcool pendant la grossesse. Cependant selon un médecin généraliste qui requiert l’anonymat, environ 36 % des mères qui allaitent au Tchad, consomment de l’alcool.  »Les femmes qui consomment de l’alcool pendant la grossesse sont également plus susceptibles de boire pendant l’allaitement. Celles qui choisissent de s’abstenir de boire pendant la grossesse, recommencent à boire peu de temps après l’accouchement », a t-il informé.

Mieux savoir des risques

Une étude, dirigée par Kelly Huffman, professeur de psychologie et son équipe, révèle que l’exposition des nourrissons à l’alcool via le lait maternel induit des effets durables sur leur développement. Plus précisément, lorsque les chercheurs exposent de jeunes souris à l’éthanol, durant l’allaitement du jour postnatal 6 au jour 20 (sevrage), une période équivalente à la petite enfance chez l’Homme, ces modèles présentent une croissance corporelle et cérébrale réduite. Celle-ci se traduit notamment par une diminution de la longueur corticale. Par rapport aux témoins non exposés, ces souris exposées présentent des poids corporels et cérébraux réduits jusqu’à la puberté précoce.

Ces souris exposées adoptent des comportements plus à risque, avec une élévation anormale du stress et une hyperactivité accrue. Ces réductions marquent des différences spécifiques de réaction à l’exposition à l’éthanol, selon le sexe. Il y a la réduction du poids corporel chez les mâles et les femelles du jour 20 à 30 qui correspond aux résultats de précédentes études chez l’Homme. Des études qui montrent que les enfants exposés à l’alcool par le lait maternel contaminé ont des trajectoires de croissance et des poids corporels inférieurs.

Pour rappel, lorsque l’alcool est ingéré, la réduction du poids corporel et la réduction du développement cérébral peuvent s’expliquer par l’incapacité de l’intestin à extraire efficacement les nutriments essentiels. A noter aussi une diminution de la synthèse des protéines dans l’intestin grêle qui peut bloquer l’absorption des micro et macronutriments. « Les femmes devraient s’abstenir de consommer de l’alcool pendant l’allaitement. Au moins dans l’attente des résultats d’autres recherches permettant des recommandations de pratiques maternelles sûres, durant la petite enfance », précisent les spécialistes de la santé.

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