Le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont créé le 16 septembre 2023, l’Alliance des États du Sahel (AES). Le 29 novembre dernier, le Niger et le Burkina Faso se sont retirés conjointement du G5 Sahel, laissant le Tchad et la Mauritanie dans cette organisation. Ces derniers réfléchissent à sa dissolution.
Mi-février 2014, 5 États du Sahel, à savoir le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso, créent une organisation qui est le rempart de la lutte contre le terrorisme dans la sous-région. Il s’agit du G5 Sahel. L’organisation aura deux volets pour atteindre ses objectifs. Un volet sécuritaire et un autre concerne le développement. Mais, à peine dix ans, le G5 Sahel est fragilisé par le retrait de plusieurs de ses membres, au point d’être dissout.
D’abord le Mali en mai 2022, ensuite le Burkina Faso et le Niger qui claquent la porte de cette organisation. Ces trois pays ont actuellement des putschistes à leurs têtes. En plus, ces putschistes connaissent une crise diplomatique.
Le Niger et le Burkina Faso ont dans un communiqué conjoint souligné que « le G5 Sahel ne saurait servir les intérêts étrangers ». Plus loin dans le même communiqué, ils ajoutent de ne pas « accepter le diktat de quelque puissance que ce soit au nom d’un partenariat dévoyé ». Même s’ils ne le mentionnent pas, on sent que la France est visée à ce niveau. Mais pour Dr Yacoub Dabio, président du Centre d’Études pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme (CEDPE)« la France n’a eu à jouer aucun rôle dans la dissolution du G5 Sahel qui, dans la pratique, n’existe plus depuis la réussite des trois coups d’État ».
Le Tchad alors…
Parmi les 5 membres du G5 Sahel, le Tchad est le pays qui s’en sort le mieux avec la Mauritanie. Selon Dr Yacoub Dabio, pour la dissolution du G5 Sahel, « c’est le Tchad qui a mené le plus de combat contre les terroristes et qui a perdu des hommes valeureux sur le terrain ». Il rajoute que ces soldats se concentreront désormais uniquement pour le Tchad « avec un bagage d’expérience ».
Le G5 Sahel n’est pas la première organisation dans cette zone à connaître pareil sort. Avant cela, il y a le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) créé en 2010 et installé à Tamanrasset en Algérie. En 2016, dans les colonnes du journal Le Monde, le journaliste et spécialiste du Sahel, Seidik Abba souligne que le CEMOC est « resté une coquille vide. De son bilan, il n’existe aucune trace ! ».
Toutefois, ces retraits pourraient rendre le travail difficile, témoigne Ahmedou Ould Abdallah, le président du Centre pour la Stratégie et la Sécurité dans le Sahel Sahara (Centre4s). Cependant, « la sagesse, c’est de rester uni au niveau de l’information, de la police et les forces de sécurité », espère Ahmedou Ould Abdallah.