Malade depuis deux ans et soigné à plusieurs reprises à Abou Dhabi, l’ex-président malien Ibrahim Boubacar Keïta est décédé dans la matinée de ce dimanche 16 janvier à son domicile de Bamako. Sa famille annonce avoir constaté la mort d’IBK, affectueusement appelle par ses compatriotes, vers 9 heures du matin. Son décès est également confirmé par ses anciens collaborateurs. Les bamakois commencent à affluer vers son domicile pour présenter leurs condoléances.
L’ancien président Ibrahim Boubacar Keita a dirigé le Mali entre 2013 et 2020. Elu président du Mali en septembre 2013, il est renversé par des militaires en août 2020. L’ancien Premier ministre de 1994 à 2000, qui se réclamait de la Gauche, a connu une ascension fulgurante sous le règne du professeur Alpha Oumar Konaré, premier président (1992-2002) de l’ère démocratique du Mali. Candidat malheureux à la présidentielle de 2002, il va tenir sa revanche en 2013 en accédant au palais de Koulouba, siège de la présidence malienne à Bamako. IBK sera réélu en 2018 face à Soumaïla Cissé, leader de l’opposition décédé en décembre 2020 du Covid-19. Un coup d’État le renverse en août 2020, suivi d’un deuxième en mai 2021. La junte conduite par le colonel Assimi Goïta annonce son intention de diriger le pays pendant plusieurs années. Et pourtant, le colonel Assimi Goïta s’est engagée à organiser le 27 février 2022 des élections présidentielle et législatives pour permettre le retour des civils au pouvoir. Le Mali, plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012, subit alors depuis une semaine à de lourdes sanctions de la Communauté Economique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de la France.