D’Alger à N’djamena en passant par Bamako et Niamey, la route transsaharienne poursuit son bonhomme de chemin malgré les lenteurs dans l’achèvement de ce long axe. Une route qui est avant tout un vœu de désenclavement régional.
Sur la route qui mène de Rig-Rig à Daboua dans la province du Lac et longue de 93km, les ingénieurs sont à pied d’œuvre. Ils travaillent aux rythmes des bruits des pelleteuses, des tractopelles et des camions. Le tout sous une chaleur suffocante. S’ils travaillent de la sorte c’est parce qu’il faut au plus vite finaliser la partie tchadienne de la route transsaharienne. Un pas pour désenclaver ce pays sans accès direct à la mer. Mais aussi, concrétiser un vœu ardent partagé par six pays à savoir : l’Algérie, la Tunisie, le Niger, le Mali, le Nigeria et le Tchad.
Tout commence vers les années 1970 où un désir de relier le Nord du Sud par la route. La distance est alors estimée à environ 4800 km allant d’Alger à Lagos. Le Tchad adhère à ce projet en 1995. La route transsaharienne ambitionne de relier le port d’Alger aux capitales sahéliennes. Ainsi, Alger se ravitaillera en viandes pour exporter vers l’Europe entre temps, elle leurs fournira des hydrocarbures. En termes d’opportunité, les six Etats membres de ce projet ne représentent pas moins de 27% du PIB et 25% de la population continentale.
La transsaharienne devrait être finalisée au début des années 2000. Mais jusqu’aujourd’hui en 2023, seulement quelques pays comme la Tunisie et l’Algérie ont annoncé avoir achevé leurs tronçons. Entre temps, le Tchad tarde à finir sa part. En 2021, seulement 36% de ces travaux sont réalisés.
Plusieurs difficultés ont contraint les restes des pays à finaliser les travaux. Il y’a d’abord le manque de financements. En dehors de quelques-uns tels que l’Etat d’Algerie, l’Union Européenne et la Banque Africaine de Développement, les bailleurs pour ce projet se font rares. Il y’a aussi la question de l’insécurité au sahel et au Sahara. Depuis le début de la dernière décennie jusqu’à présent, la zone que traverse cette route est plus ou moins devenue le terreau du terrorisme. Ainsi, les priorités dans cette zone se retrouvent dans l’instauration de la sécurité que dans les infrastructures.
Si ce tronçon se réalise, il est nécessaire de penser à le fructifier. C’est dans ce sens que pense Mohamed Ayadi, le secrétaire général du Comité de liaison de la route transsaharienne. Pour cela, la route ne suffit pas à elle seule donc « il faut créer une instance de promotion des échanges commerciaux entre les pays associés à ce projet » soutient Mohamed Ayadi à l’Agence de Presse Algerienne.