Durant la décennie 1960, beaucoup de pays africains deviennent indépendants. Les colonies portugaises de la Guinée et du Cap-Vert luttent encore pour sortir du joug colonial. Au rang des leaders de cette lutte, il y avait Amilcar Cabral dont on commémore le cinquante-unième anniversaire de son assassinat.
Pour voir plus clair dans ses qualités, ses défauts et surtout ses problèmes, il faut prendre du recul comme conseillent souvent les sages. Amilcar Cabral aurait compris cette sagesse et c’est pendant ses années d’études au Portugal qu’il a choisi de lutter pour l’indépendance de la Guinée portugaise (actuelle Guinée-Bissau) et du Cap-Vert. Un choix, mais également un devoir pour celui-là qui est né d’un père capverdien et d’une mère bissau-guinéenne.
Amilcar Cabral se lance véritablement dans sa lutte pour la libération des deux pays en 1956. En septembre de la même année, celui que l’on surnommait alors le « Lénine africain » lance le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) qui deviendra le porte-étendard des causes indépendantistes de ces deux pays. « Nous sommes des militants armés et non des militaires », souligne Amilcar Cabral qui a choisi plus tard la lutte armée comme moyen pour arriver au bout de sa cause. Si pour lui, « les chrétiens vont au Vatican, les musulmans à la Mecque et les révolutionnaires à Alger », c’est parce qu’il s’inspire de la guerre d’indépendance d’Algérie.
Amílcar Cabral sera assassiné le 20 janvier 1973 à Conakry, quelques mois seulement avant l’indépendance de la Guinée-Bissau. Son assassinat est commis par des membres de la branche militaire du parti qui étaient de mèche avec la Pide (la police politique portugaise). Il ne verra donc jamais l’indépendance des deux pays proclamée par le Portugal, le 10 septembre 1974.