La junte guinéenne dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya a finalement tenu ses promesses. L’ex-président de la Guinée, Alpha Condé, 83 ans, renversé par un coup d’Etat militaire, le 5 septembre dernier, a quitté, ce lundi 17 janvier 2022, Conakry, à bord d’un avion pour Abu Dhabi. Dans la capitale émirati, le président déchu devra recevoir des soins médicaux pour une durée d’un mois.
Déjà, le 31 décembre 2021, les militaires au pouvoir indiquent dans un communiqué que le professeur Alpha Condé est autorisé, en concertation avec la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest, à quitter le pays pour aller se faire consulter à l’extérieur pour une période d’un mois. Sa libération constitue l’une des exigences de la Cédéao, avec la tenue d’élections dans les six prochains mois.
L’organisation, fidèle à sa logique, a suspendu la Guinée de ses instances et sanctionné individuellement les membres de la junte dirigée par le président de transition Mamadi Doumbouya.
Alpha Condé, à la tête de la Guinée près de onze ans, est gardé dans un endroit secret pendant douze semaines. Suite aux pressions de la communauté internationale, la junte l’autorise à résider chez son épouse, dans la banlieue de Conakry, mais en résidence surveillée.
Les Guinéens, irrités par la pauvreté, la corruption et la répression, ont applaudi le coup d’Etat du colonel Mamadi Doumbouya. L’ex-président Alpha Condé s’est taillé, par référendum en mars 2020, une nouvelle Constitution sur mesure, pour se représenter après deux mandats. Il réprime dans le sang la contestation de ses opposants. Sa réélection en octobre 2020, vigoureusement contestée par l’opposition, est marquée par des dizaines d’arrestations.