Au rond-point du lycée national franco-arabe d’Abéché, en passant par le marché Taradona et l’avenue Coz Amir, l’on observe une marrée de barres de glace. Disposées soit, sur des tables, dans de grosses glacières ou encore réduites en glaçons et emballées dans du plastique, cette activité nourrit son homme pendant ces moments de fortes chaleurs.
Une clientèle sans pareille prend possession de ces lieux de vente à quelques heures de l’appel à la prière. « Combien coute une barre de glace ? », demande un usager, s’empressant de prendre la bonne tranche. « 2000 FCFA la barre », rétorqua le vendeur.
Selon Mahamat, la vingtaine révolue, la commercialisation de la glace est devenue une coutume et aussi le moyen de dépendre de lui-même en ces périodes de ramadan ou la demande est croissante. « La vente de glace me fournit d’énormes revenus qui me permettent de réduire les dépenses de mes parents. », affirme-t-il avec fierté.
À l’instar de Mahamat, Sadié, une jeune orpheline, témoigne que la vente de glace est le seul moyen de subvenir aux besoins de ces cinq jeunes frères durant ce mois de Ramadan. « C’est sans nul doute une vente de survie, car personne ne nous soutient depuis la mort de notre père. Au lieu de croiser les bras et attendre désespérément un miracle, je me lance dans la vente de glace en cette période de Ramadan pour m’occuper dignement de mes frères », raconte-t-elle avant d’ajouter : « Je vends en moyenne 5 barres de glace par jour. Cela me fait au moins 10 000 FCFA de bénéfice quotidien. Imaginez donc si je multiplie ces revenus par 30 jours ? Ça me fait au moins 300 000 FCFA dans la caisse. »
Les revenus de la commercialisation des glaces vont au-delà du besoin de se nourrir ou se vêtir, indique Abakar, un vendeur. « Grâce à ce commerce, j’ai pu économiser suffisamment d’argent pour m’offrir une moto », témoigne-t-il.