Le projet d’acquisition par la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) des actifs de Petronas Carigali Chad Exploration & Production inc., filiale de la major malaisienne Petronas, a reçu l’aval du Conseil communautaire de la concurrence le 11 mai dernier à Douala. Le Cameroun qui s’opposait a fini par céder.
Cette décision permettrait donc à la SHT d’en finir avec la reprise des 35% que Petronas détenait respectivement dans le gisement pétrolier de Doba ; les 30,16% de Tchad Oil Transportation Company (Totco), et les 29,77% de Cameroon Oil Transportation Company SA (Cotco). Le Tchad devient alors avec l’acquisition des parts de Petronas, maître à 90% de l’infrastructure pétrolière chargée du transport de l’or noir extrait sur son territoire.
Si le projet d’acquisition vient de recevoir l’aval du conseil communautaire de la concurrence, des sources en interne de la CEMAC, citées par nos confrères de Actu Cameroun précisent toutefois que cet avis doit être entériné par une décision du président de la Commission. Mais, cela ne devrait être qu’une simple formalité.
Pour que ce dossier soit examiné par les autorités sous régionales, il fallait que le Cameroun donne son avis de non-objection. Ce dernier qui s’opposait au Tchad pour le contrôle de cette infrastructure implantée à 90% sur le sol camerounais a fini par donner son accord.
Plusieurs semaines auparavant, le retard de réponse avait conduit les deux pays voisins à une forte tension diplomatique ayant entrainer le rappel de l’ambassadeur Tchadien pour consultation. Mais, le déplacement du Ministre, Secrétaire de la Présidence camerounaise Ferdinand N’goh N’goh a permis de désamorcer la crise.
Il avait assuré à sa sortie d’audience avec Mahamat Idriss Deby Itno, qu’il n’y avait « aucun nuage dans les relations entre le Tchad et le Cameroun ».
La non objection de Yaoundé pour l’acquisition par le Tchad des actifs de la Major Petronas a été bien accueillie à N’djamena par les hautes autorités qui suivent particulièrement ce dossier.
Le Tchad vient de faire une belle opération sur cette infrastructure stratégique qui est une manne financière très conséquente.
Enfin, cela permettra au Tchad dont 80% de ses charges reposent sur les ressources pétrolières d’envisager le futur avec une certaine sérénité.