Urgence humanitaire à l’Est : le Tchad s’organise pour relocaliser les réfugiés soudanais

Face à la dégradation de la situation humanitaire à l’Est du pays, le gouvernement tchadien intensifie ses efforts pour relocaliser les réfugiés soudanais installés le long de la frontière. Le mardi 27 mai 2025, la ministre de l’Action sociale, Zara Mahamat Issa, a convoqué une réunion stratégique au ministère des Affaires étrangères avec des membres du gouvernement et des partenaires internationaux.

L’objectif de cette rencontre est d’accélérer la relocalisation des réfugiés soudanais qui continuent d’affluer depuis le déclenchement du conflit armé à Khartoum, le 15 avril 2023, entre les Forces armées soudanaises et les paramilitaires des Forces de soutien rapide. Depuis, plus de 500 000 personnes ont trouvé refuge au Tchad, notamment dans les localités frontalières d’Adré, Ademour, Tine, Birak et Koulbous.

Malgré les efforts déployés pour transférer plus de 500 000 réfugiés vers des sites sécurisés, environ 282 000 personnes vivent toujours dans des camps spontanés. Ces installations précaires posent de sérieux défis : insécurité, accès limité aux soins et à l’eau potable, empiètement sur des terres privées et tensions croissantes avec les communautés locales.

Face à ce constat, la ministre Zara Mahamat Issa a plaidé pour l’accélération du processus de relocalisation, s’appuyant sur la loi du 31 décembre 2020 relative au droit d’asile en République du Tchad. Elle a présenté une stratégie claire visant à éloigner les réfugiés des zones sensibles, améliorer leur accès aux services sociaux de base, réduire les tensions communautaires, limiter les impacts environnementaux et promouvoir une urbanisation mieux planifiée des zones d’accueil. Elle a également proposé la mise en place d’un Comité Technique Interministériel pour piloter et adapter les opérations aux réalités du terrain.

Le ministre de l’Environnement, Hassan Bakhit Djamous, a également pris la parole pour insister sur l’importance de l’approche environnementale dans cette relocalisation. Il a souligné la nécessité d’intégrer systématiquement des paramètres écologiques dans toutes les phases du processus, insistant sur l’évaluation rigoureuse des sites, la protection des écosystèmes fragiles et une gouvernance inclusive.

En attendant la mise en œuvre complète de cette stratégie, les autorités envisagent des actions immédiates avec les ressources disponibles : installation de points d’eau, déploiement d’abris temporaires et mobilisation des moyens logistiques pour assurer les premiers transferts.

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