La France a pris la présidence tournante de l’Union européenne, depuis le samedi 1er janvier 2022. Pendant six mois, l’Hexagone représentera les intérêts des 26 autres États membres face à la commission et au parlement européens. Elle passera, au second semestre, la main à la République tchèque. La présidence semestrielle convoque les réunions des ministres, fixe l’agenda et conduit les négociations. Le président français Emmanuel Macron nourrit de fortes ambitions pour permettre à l’Europe d’être « puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin ».
L’instauration de salaires minimum dans toute l’UE, la régulation des géants du numérique et la création d’une taxe carbone sur les produits importés en Europe en fonction de leur impact environnemental, constituent les trois chantiers prioritaires fixés par la France pour sa présidence. La réforme de l’espace Schengen est également brandie pour mieux « protéger les frontières » européennes face aux crises migratoires, un des probables sujets de la campagne présidentielle française. Le président Emmanuel Macron entend aussi opérer une révision des règles budgétaires dites les critères de Maastricht encadrant les déficits européens afin de pouvoir financer plus d’investissements européens et de croissance. La France continuera à faire avancer l’Europe de la défense, en dépit des réticences de certains partenaires, soucieux avant tout de la protection de l’Otan.
Lors de la première rencontre informelle de la présidence française de Brest, le vendredi 14 janvier dernier, les ministres des Affaires étrangères entendent poursuivre l’engagement militaire européen au Mali et dans le reste du Sahel. Ils maintiennent les missions militaires européennes de formation et de conseil aux forces armées et de sécurité maliennes. De même, le prochain G5 Sahel sera rapidement suivi par une réunion de la coalition internationale. A la veille, les ministres de la Défense de l’UE soulignent que les autorités maliennes doivent améliorer la gouvernance et mettre une échéance à la transition.
Il s’agit de la 13ème présidence semestrielle tournante exercée par la France depuis 1958 et la première depuis 2008. Les élections présidentielles de mai et législatives de juin prochain et la nouvelle vague du Covid-19 réduiront sûrement le temps d’action de la France pour mener à terme son programme ambitieux.