Union africaine : Des engagements de la présidence du sénégalais Macky Sall

Le nouveau président de l’Union africaine, le sénégalais Macky Sall, rappelle, ce samedi 5 février 2022, ses pairs réunis à Addis Abeba, l’urgence de réaliser la souveraineté alimentaire en produisant plus et mieux dans l’agriculture, l’élevage et la pêche par la modernisation des outils et méthodes de production, de conservation et de transformation, l’amélioration des intrants, la maitrise de l’eau, le développement des chaines de valeurs et la facilitation de l’accès aux marchés. Pour lui, l’Afrique émergente doit aussi compter sur ses forces vives à savoir les jeunes et les femmes. « Les jeunes doivent rester au centre de nos politiques publiques, parce qu’ils forment la majorité de notre population, et que nous ne pourrons tirer avantage du dividende démographique que si notre jeunesse reçoit l’éducation et la formation adéquates qui la préparent à la vie active. La condition féminine nous interpelle, parce que les femmes constituent l’autre moitié du continent », indique-t-il. Le nouveau président de l’UA, estime que l’Afrique ne peut se développer quand des millions de femmes et de filles continuent de subir des traitements violents, inégalitaires et discriminatoires. A cet effet, il appelle à une plus grande mobilisation des pouvoirs publics, des leaders d’opinion, de la société civile, des familles et des communautés contre toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles, et pour leur autonomisation. « C’est une condition essentielle du progrès de notre continent et de notre bien-être collectif », insiste le chef de l’Etat sénégalais.

 Il s’engage devant ses pairs à poursuivre un plaidoyer pour un multilatéralisme plus ouvert, plus transparent et plus inclusif, à commencer par une représentation plus équitable de l’Afrique au conseil de Sécurité des Nations Unies, conformément au consensus d’Ezulwini.  Le président de l’organisation africaine souhaite également que les Etats portent davantage leurs efforts sur la réforme de la gouvernance économique et financière internationale pour un meilleur accès de nos pays aux sources de financement du développement.  

 « Nos économies sont sous financées, parce que des règles et procédures rigides entravent l’accès de nos pays à des prêts consistants de longue durée, et à des taux supportables, pour le financement de leurs besoins de développement économique et social. Nos économies sont aussi mal financées, parce qu’elles continuent de payer des taux d’intérêt trop élevés, à cause d’un système inéquitable d’évaluation du risque d’investissement en Afrique », indique-t-il.   

Des études montrent qu’au moins 20 % des paramètres de notation de nos pays dépendent de facteurs plutôt subjectifs, par exemple d’ordre culturel ou linguistique, donc sans relation avec les fondamentaux qui déterminent la stabilité d’une économie. « Tout cela fait que la perception du risque d’investissement en Afrique reste toujours plus élevée que le risque réel. Ce qui renchérit les primes d’assurance, rend le crédit plus cher et pénalise ainsi la compétitivité de nos économies », relève M. Macky Sall.  

Avec le soutien de la Commission, il entend mettre en place une task force de l’Union pour étudier plus en avant la problématique du financement de nos économies, y compris par la réforme des règles de l’OCDE y afférentes, la création d’une Agence panafricaine de notation et la mise en place d’un Mécanisme de stabilité financière sur lequel la Banque Africaine de Développement travaille déjà.

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